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étienne béquet.

n’était ni assez vieille ni assez jeune. Quand elle a commencé à écrire, à parler tout haut, l’autorité de l’âge lui manquait ; dix ans plus tard, c’est la jeunesse qui lui a manqué. De plus jeunes, des enfants sont venus, qui se sont emparés du domaine de la poésie et du domaine de la critique ; et ainsi a été étouffée, pour ainsi dire, la plus savante génération d’esprits distingués, d’écrivains excellents qu’ait produits l’Université de France à la première renaissance de ses beaux jours.

Parmi ceux-là Étienne Béquet était le premier. Dès le collége, et aussitôt qu’on pût s’occuper des colléges comme si on n’y eût pas fait l’exercice, Béquet fut reconnu pour un de ces esprits d’élite sur lesquels la France nouvelle fondait à bon droit les plus grandes espérances ; il eut un grand nom universitaire à l’instant même où l’Université, dégagée de son appareil guerrier, allait redevenir la fille aînée et paisible des rois de France. Et je ne veux pour témoignage de cette gloire naissante