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étienne béquet.

taire. Ce critique, qui n’a pas été sans influence sur la littérature de son temps et qui aurait pu jouer un si grand rôle, avait quarante ans à peine. À voir sa tête chauve, son corps voûté, son regard morne, sa démarche lente, vous l’auriez pris pour un vieillard ; mais si bientôt vous remarquiez la finesse et la grâce de ce sourire, le feu caché dans ce regard, l’intelligence de ce vaste front si souvent obscurci par les plus tristes vapeurs, alors vous reconnaissiez sans hésiter que vous aviez affaire à un esprit ingénieux, à un talent dans toute sa vigueur, à un homme qui n’avait qu’à le vouloir pour être plus jeune que nous tous. Mais, hélas ! il ne l’a pas voulu.

Par son âge, par ses études Étienne Béquet appartenait à cette dernière génération de jeunes gens que l’Empire aux abois tenait en réserve pour sa dernière boucherie glorieuse, et que la Restauration avait brusquement rendus aux saines études, aux saintes doctrines