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de martial.

vais me promener dans mes jardins. Ce bois épais, ces fontaines jaillissantes, ces épaisses treilles où la vigne entretient un frais ombrage, ce ruisseau murmurant qui promène çà et là son eau vive et capricieuse, ces vertes prairies, ces rosiers chargés de fleurs, aussi beaux que les rosiers de Pestum qui fleurissent deux fois l’année, ces légumes qui verdissent en janvier et qui ne gèlent jamais, ces rivières où nage emprisonnée l’anguille domestique, cette blanche tour habitée par de blanches colombes, tels sont les dons de Marcella ma femme ; ce petit empire où je vis, où je règne, je le tiens de Marcella. Vienne Nausicaa m’offir sa main et les jardins d’Alcinoüs, je répondrai : J’aime mieux Marcella et ses jardins.

Quelle fortune inexplicable ! vas-tu dire, cher Sextus. Je vois d’ici ton étonnement : est-ce bien là ce même Martial si pauvre et si abandonné dont tu gourmandais la paresse ! Chaque matin, à Rome, quand toi, sénateur, tu avais fait tes soixante visites, tu me retrou-