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de martial.

Rome ou barbares de nos provinces, il en est que j’ai bien aimées ! Telesitha, par exemple, la danseuse de Cadix, si habile à peindre la volupté au bruit des castagnettes de la Bétique ; Lesbie, impudente autant que jolie ; Lycoris, avare autant que la Cynnara d’Horace et aussi désintéressée envers moi que Cynnara le fut pour Horace ; Claudicis, née sur les côtes de la Bretagne ; mais elle avait toute l’âme des filles du Latium, et en même temps que de beauté dans sa personne ! (Les femmes de l’Italie la prenaient pour une Romaine, les femmes de l’Attique pour une Athénienne.) Cerellia, morte dans les flots de Bauli à Baies ; Gellia la courtisane, beauté qui descendait des vieux Brutus, ô honte ! — Voilà, dites-vous, bien des amours, Martial ! Mais Ovide, Horace, Tibulle, Catulle ont fait ainsi. Eh ! qui ne sait les noms charmants de leurs amours ? L’amour est la vie et la gloire du poëte ! Quand j’étais jeune je voulais que ma maîtresse eût vingt ans, de belles dents, un frais