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les mémoires

Codrus dont il est parlé dans les satires de Juvénal. Depuis ce temps Posthumus a fait sa fortune : aussitôt il oublia notre amitié, dont je me souvenais toujours. Je lui écrivis alors : « Posthumus, tu étais pauvre et simple chevalier, mais pour moi tu valais un consul. Avec toi j’ai passé trente hivers ; nous n’avions qu’un lit, nous le partagions ensemble. À présent au faîte des honneurs, riche, heureux, tu es riche, honoré, heureux tout seul. Quand tu seras redevenu pauvre, tu me retrouveras ton ami ! » J’ai été l’ami de Colinus, l’aimable esprit, qui méritait d’atteindre au chêne du Capitole ; j’ai été l’ami de Lucius, mon compatriote des bords du Tage, et je lui disais « Ami Lucius, mon frère Lucius, laissons aux poëtes grecs le soin de chanter Thèbes ou Mycène : nous, enfants de l’Ibérie, ne reculons pas devant les noms quelque peu durs de notre terre natale ! Parlons de Bilbilis remplie de fer de Platea, fournaise ardente, du Xalon où se trem-