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INTRODUCTION.

va mieux tout de suite que la fortune difficile à gagner en dix ans. C’en est fait, c’en est donc fait, je ne résiste plus, je renonce de gaieté de cœur à toutes mes graves et vives études, je me fais écrivain et je mourrai écrivain pour avoir passé mal à propos, un soir d’été, par l’Opéra-Comique, le boulevard Coblentz et la rue du Helder.

Ce n’est pas que j’aie à me plaindre de la vie littéraire ; non pas, non, je n’aurais pas cette ingratitude envers la plus noble profession de cette époque de liberté : au contraire, tout en racontant par quel accident je me suis trouvé engagé dans cette route difficile, je serais désolé d’arrêter ceux qui se sentent assez forts pour s’exposer à ces hasards. Les plaintes des écrivains d’autrefois m’ont toujours paru une injustice, elles seraient une brutalité stupide aujourd’hui. Remontez tant que vous voudrez dans notre histoire, partout vous trouverez les poëtes aux abois dans leurs vers, riches dans leurs maisons. À ceux qui