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INTRODUCTION

hasard à la porte du Cheval blanc l’affiche d’un concert annoncé pour le soir : ô surprise ! c’était le nom de mon artiste, le nom que je n’avais jamais oublié, celle-là même dont le regard inattentif m’avait jeté dans la vie littéraire. Elle promettait ce soir là, sur l’affiche du concert, de chanter beaucoup de musique de Rossini et de Panseron ; car c’était au fond une bonne femme, très-abandonnée à l’heure présente, qui aimait beaucoup tous les extrêmes et qui se plaisait dans tous les excès. Le nom de cette femme que j’avais adorée pendant trois heures d’adoration, me surprenant ainsi après cinq ans, au milieu d’une grande route, dans une ville de province, me causa une impression singulière. Je résolus de la voir encore une fois avant sa mort ou avant la mienne ; je voulus savoir comment en effet elle était faite, cette femme. Je laissai donc partir la diligence sans moi, et j’attendis impatiemment l’heure du concert. L’heure du concert arriva enfin. J’entrai le