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INTRODUCTION

tre, c’est tout ce qui occupe les esprits ; c’est la critique qui passionne et qui amuse, c’est elle qui éclaire et qui brûle, c’est elle qui fait vivre et qui tue ; elle usurpe à elle seule toutes les fonctions des autres parties de l’art ; elle est à la fois et tour à tour l’ode, l’élégie, le poëme épique, la cantate et l’oraison funèbre d’un peuple veuf de ses poëtes et de ses orateurs. Voilà comment, à de certaines époques, vous voyez le métier de critique, métier secondaire en apparence, s’élever au plus haut point de gloire, de puissance, d’estime et d’utilité.

Nous en sommes donc là encore une fois, nous en sommes encore à la critique ! Cela nous est arrivé souvent, après les bouleversements de toutes sortes, de refaire notre code littéraire en même temps que nous refaisions nos lois politiques. Maintenant, si vous me demandez ce qui adviendra de notre littérature, je vous répondrai que je le savais peut-être avant juillet, qu’aujourd’hui je ne le sais plus ;