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IV.

Les choses allaient ainsi chez M. le duc du Maine, où chaque jour amenait un nouveau courtisan : aujourd’hui M. le duc de Brancas, le lendemain le poète Chaulieu, très à la mode en ce temps-là, ou bien le chevalier de Vauvray ; un peu plus tard M. Davisart, avocat général du parlement de Toulouse, et l’apparition de M. Davisart dans le château de Sceaux fut un véritable événement. Pas un jour ne se passait sans que Son Altesse Royale ne s’enfermât trois ou quatre heures avec ce nouveau conseiller, très dangereux, et, comme ils rédigeaient ensemble une protestation mystérieuse dont rien ne transpirait dans le château, il vint un instant où la princesse et son conseiller voulurent avoir un secrétaire intime. Après une longue hésitation, Mlle de Launay fut choisie ; elle tenait la plume, elle écrivait les discours d’une et d’autre part, tantôt les preuves, tantôt les objections ; parfois même elle allait aux bibliothèques ou chez les historiens de profession, chez M. Boivin l’aîné, chez l’abbé Le Camus, interrogeant discrètement ces hommes qui savaient tant de