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DE LA FOLIE CHEZ LES VÉGÉTAUX

J’ai lu que la vie des poissons d’eau douce est toute employée à réagir contre le courant, car ils mourraient dans la mer.

Je songe aux arbres qui, eux, sont dans la constante recherche de leur équilibre aérien. Avec quel soin ce chêne, ou ce cèdre, a dû peu à peu s’échafauder, poussant une branche où elle compensât les rameaux précédents ! Ainsi le tronc, aidé par la racine qui s’harmonise avec l’arbre tout entier, figurerait assez la canne d’un géant soutenue