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sur cette pelouse qu’ombrageait l’arbre auprès duquel j’avais pour la première fois entrevu Pentecôte. Deux ou trois fleurs de ce magnolia persistaient. Pierre et ses compagnons étaient assis là jusqu’au dîner de cinq heures. Les plus jeunes causaient davantage.

Par-dessus tout les intéressaient les rumeurs de guerre répercutées par les échos de quelque journal. Et même parmi les livres laissés à leur disposition, c’étaient ceux qui traitaient de batailles dont ils nourrissaient le plus volontiers leurs imaginations. Que des manœuvres eussent lieu dans la contrée, qu’un soldat par suite de quelque accident vînt échouer à l’Auberge des douleurs, c’était le maître. On lisait dans les yeux des pensionnaires habituels la fierté d’héberger un tel compagnon. Sans doute ces âmes simples et saines, mais qui habitaient des corps infirmes, saisissaient-elles mieux que d’autres cet héroïsme de l’homme indemne qui va librement au-devant des blessures. Et tel est cet instinct militaire, le plus enraciné dans notre race, que je ressentais que sans aucun