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dimanche après-midi à ce spectacle candide. Le thème de la pièce était tiré du Livre de Tobie. Et même Sultan, la chienne de Pascal, y faisait sa partie : « Tobie partit, suivi du chien », affirme le Vieux-Testament, qui explique encore : « Alors le chien qui avait accompagné dans leur voyage Raphaël et Tobie, courut devant eux, comme pour apporter la nouvelle, caressant de la queue et tout joyeux. »

Ô ineffable simplicité de la parole révélée !

Pentecôte remplissait le rôle de l’archange Raphaël. Elle avait des ailes blanches étoilées de papier doré. Se penchant vers le poisson, elle disait au jeune pèlerin :

« Et le fiel sert à oindre les yeux couverts d’une taie et il les guérit. »

Et l’assistance s’émouvait. Et Pierre se demandait :

— Ah ! pourquoi le fiel de ce poisson ne peut-il faire repousser mon bras ?

Et, tremblantes comme les ailes des papillons blancs des potagers, les cornettes des Filles de Dieu saluaient les paroles de Pentecôte :