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FRANÇOISE

Ça fait le double d’ici.

PIERRE

Et ce ne sera pas trop.

FRANÇOISE

Tu vois, ami, tu l’avoues, tu te gênes, tu te gènes pour moi. Oh ! que je me sens malheureuse quand je songe à la charge que je te suis. Ô mon Pierre ! mon Pierre ! que je souffre ! Dis-moi que je ne dépense pas trop.

PIERRE

Non, certes, ma chérie, tu ne dépenses pas trop, tu es si raisonnable !

FRANÇOISE

Je fais pourtant tout ce que je peux. Vois mes bottines.

PIERRE

Non, mon amour, tu ne m’es pas à charge. Et j’exige que demain tu achètes d’autres bottines. (En lui-même) : Non, elle ne m’est pas