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Mais l’auteur, qui vient d’allumer sa pipe, rougit et se déconcerte.

— Laisse… petite… une autrefois…

Mais Pomme, qui a déjà lu, rapidement, toute seule, répond :

— Oncle Tom, je vois bien que tu crains que cette lecture ne me peine… Oncle Tom, pourquoi ne veux-tu pas que je la lise tout haut, cette fable qui est si belle ?… Ce serait fort mal de priver les autres de cette joie…

Et avant que l’oncle Tom ait eu le temps de s’opposer davantage, Pomme d’Anis lit, d’une voix aussi pure que celle de la source auprès de laquelle il fut écrit, ce petit poème composé sans doute avec le bouquet du matin :


le poète


Au delà du bois retroussé par le vent, au delà de la source creuse et du ravin, et du parc que traversa, dit-on, par un temps de neige, les épaules nues, une morte qui se fît gronder d’avoir quitté le bal en cachette… Où était-elle allée ? Où est-elle ?