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Toutes deux montent le vieil escalier sec, sonore et ciré, entrent chez elles, font leur toilette. La fraîcheur ravissante de leur corps se vêt de cette blancheur mystérieuse qui fait ressembler les dortoirs de jeunes filles à des gaufres de cire vierge. Les voici prêtes à descendre.

— Oh ! que tu es contente, ma Luce, dit gravement Pomme d’Anis, et que tu es belle…

— Toi, plus que moi… tu le sais bien, répond l’enfant brune et dorée.

Et Pomme d’Anis, avec un tremblement dans la voix :

— Soutiens-moi un peu, ma chérie… Attends… pour redescendre… il me faut la rampe et ta main…

Elles entrent au salon.

— Cette Mariquita, quelle chance !

— Cette Luce !

— Cette Pomme d’Anis !

— Bonjour… bonjour, monsieur Johannès.

— Bonjour, mesdemoiselles.