Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place où mon ami pria auprès de moi, je vois un humble qui s’agenouille, je ressens combien il est juste qu’ici le génie humain s’efface, abdique, s’humilie et, s’il en est digne, s’égalise à l’ignorance de ce pauvre hère. Il n’est à l’égard de l’Omniscient qu’un génie, et c’est la Foi. Elle est à qui la demande. Et, si je songe à Pascal, à Racine, à Pasteur qui, ayant gravi les sommets de l’entendement, ne surent que s’avouer pareils aux plus dénués d’esprit, et faire comme eux à l’église, je ne peux m’en laisser imposer par quelques médiocres dont la suffisance, plus incompréhensible qu’aucun mystère, les fait se substituer au Créateur. S’ils savaient, ces disciples de M. Homais, ces lecteurs de la Vie de Jésus, (« par Renan ! » comme ils disent), s’ils savaient combien leur est mille fois supérieur l’idiot dans le cerveau duquel s’ébauche du moins la confuse notion de l’Inconnu !…



— Cherchez-moi ce cantique, mademoiselle.