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l’Alliance ou Appel de l’Alliance (voir ci-dessus p. 164), manuscrit que j’avais entre les mains et dont rien n’avait pu être utilisé jusqu’alors ; je donnai à ce fragment (pages 123-136 du manuscrit) le titre d’Organisation de l’Internationale[1]. Mme  André Léo avait traité, sous une forme humoristique, ce sujet : L’éducation et la Bible. Un extrait du livre de Lefrançais sur la Commune, livre qui ne parut qu’en janvier 1872, formait le quatrième article, sous ce titre : Les socialistes et les républicains bourgeois en face de la guerre. Le poème de Malon, La Grève des mineurs (près de cinq cents alexandrins), avait été déjà publié à Paris en mai 1870, à l’occasion de la grève du Creusot : c’était une réponse à la Grève des forgerons, de Coppée. Notre Almanach, édité par notre Commission de propagande socialiste de Saint-Imier et imprimé à l’atelier G. Guillaume fils, se vendit bien ; il fallut en faire sur-le-champ une seconde édition, qui fut écoulée principalement en Belgique.


Nos Sections jurassiennes, lorsqu’elles eurent connaissance des résolutions du Congrès belge, les discutèrent, et leur donnèrent leur pleine approbation ; et, à la suite d’une correspondance échangée entre elles et le Comité fédéral dans le courant de janvier, le Comité fédéral fut chargé de transmettre à la Fédération belge l’adhésion de la Fédération jurassienne. En conséquence, la lettre suivante fut adressée à Bruxelles :


Association internationale des travailleurs.
Fédération Jurassienne.
Au Conseil général[2] belge.

Compagnons, Les Sections de la Fédération jurassienne, après avoir pris connaissance des résolutions adoptées par le Congrès ouvrier belge tenu les 24 et 25 décembre dernier, nous chargent de vous déclarer qu’elles donnent leur adhésion pleine et entière auxdites résolutions.

Le Congrès de Sonvillier, en invitant toutes les Fédérations de l’Internationale à provoquer la convocation, à bref délai, d’un Congrès général, avait essentiellement pour but de bien établir ce principe, que le Congrès général ne pouvait pas être supprimé et remplacé à l’avenir par de simples Conférences. L’attitude récente de la plupart des Fédérations régionales est pour nous un sûr garant que l’immense majorité des internationaux entendent maintenir intactes ces grandes assises internationales du travail qui ont porté le nom de Congrès ouvriers généraux.

Dans ces circonstances, la Fédération jurassienne ne pense pas qu’il soit opportun de hâter la convocation du Congrès ; elle se borne à insister pour que le Conseil général, sous aucun prétexte, ne puisse supprimer le Congrès régulier qui doit avoir lieu en 1872, comme il a supprimé celui de 1871. Elle croit que toutes les Fédérations régionales feront bien d’adhérer aux résolutions du Congrès

  1. Dans ces pages, Bakounine, reproduisant le préambule des Statuts généraux de l’Internationale, le citait d’après la version du Socialiste de Paris (11 juin 1870), où le troisième alinéa des considérants est ainsi rédigé : « L’émancipation économique des classes ouvrières est le grand but auquel tout mouvement politique doit être subordonné comme un simple moyen ». Il ne s’était pas même aperçu que cette rédaction différait du texte français voté à Genève en 1866. Voir la note de la p. 58.
  2. Au début, le Conseil de la Fédération belge s’était appelé « Conseil général belge ». En 1871, l’épithète général fut remplacée par celle, plus correcte, de fédéral. Le Comité de Sonvillier emploie encore ici l’ancien style.