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Nous concluons à la convocation, à bref délai, d’un Congrès général de l’Association.

Vive l’Association internationale des travailleurs !

Sonvillier, le 12 novembre 1871.

Les délégués au Congrès de la Fédération jurassienne :

Henri Devenoges, Léon Schwitzguébel, délégués de la Section centrale du district de Courtelary ; — Fritz Tschui, Justin Guerber, délégués du Cercle d’études sociales de Sonvillier ; — Christian Hofer, délégué de la Section de Moutier-Grandval ; — Frédéric Graisier, Auguste Spichiger, délégués de la Section centrale du Locle ; — Nicolas Joukovsky, Jules Guesde, délégués de la Section de propagande et d’action révolutionnaire socialiste de Genève ; — Charles Chopard, Alfred Jeanrenaud, délégués de la Section des ouvriers graveurs et guillocheurs du district de Courtelary ; — Numa Brandt, délégué de la Section de propagande de la Chaux-de-Fonds ; — James Guillaume, A. Dupuis, délégués de la Section centrale de Neuchâtel ; — A. Scheuner, Louis Cartier, délégués du Cercle d’études sociales de Saint-Imier.


Il fut décidé que cette circulaire serait imprimée à cinq cents exemplaires, pour être envoyée dans tous les pays où existaient des Sections de l’Internationale. La séance fut ensuite levée.

Une assemblée populaire avait été convoquée pour le dimanche soir, dans la grande salle de l’hôtel de la Balance. La salle était comble : de nombreux camarades de Saint-Imier et des environs étaient venus se joindre à nous ; et les habitants de Sonvillier, curieux de voir et d’entendre des « communards », avaient montré beaucoup d’empressement à se rendre à l’invitation du comité local. Ce furent Lefrançais et Guesde qui occupèrent la tribune (Malon ne parlait pas en public ; on sait qu’il était bègue). Lefrançais souffrait d’une violente migraine ; sa harangue s’en ressentit, et nous le trouvâmes, ce soir-là, comme orateur, bien inférieur à sa réputation. Guesde, au contraire, surpassa notre attente : sa facilité d’élocution, son aisance correcte, la simplicité énergique de son discours, enlevèrent tous les suffrages ; la Révolution sociale (correspondance envoyée par Lefrançais) dit que Guesde parla « en termes clairs, sobres et méthodiques », et que « son éloquente improvisation fit une vive impression sur les assistants ».

Le lundi matin, de neuf heures à midi, le Congrès tint une troisième et dernière séance pour terminer ses travaux. Le projet d’un Congrès ouvrier suisse avait été mis en avant à la fois par le parti de la démocratie sociale de Zürich, et par une organisation de création nouvelle qui s’intitulait Association ouvrière politique nationale de Genève (Henri Perret en était le président). La commission que le Congrès avait chargée d’étudier la question présenta un rapport qui concluait en proposant la résolution suivante :


Le Congrès invite les Sections de la Fédération à suivre attentivement l’agitation qui se produit en faveur d’un Congrès ouvrier suisse, à étudier les questions qui s’y rattachent, et à se préparer à y envoyer des délégations qui auraient à défendre les principes dominant dans notre Fédération.


Voulant témoigner de leur désir sincère d’union avec toutes les Sociétés ouvrières de la Suisse, les délégués adoptèrent cette résolution à l’una-