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rence diffèrent de celles d'un Congrès général. Il s'agit d'affirmer hautement le principe de l'autonomie des fédérations, et de protester contre tout acte émanant soit d'un Conseil général, soit d'une Conférence, soit d'un Congrès, qui porterait atteinte à cette autonomie, parce qu'un acte pareil est, à nos yeux, destructif des bases mêmes de l'Association internationale. Il nous est donc absolument indifférent d'avoir les textes juridiques pour nous ou contre nous, puisque notre protestation se fonde sur le droit naturel ; et que c'est au nom du droit naturel et inaliénable que possède tout groupe d'hommes de s'organiser de la manière qui lui convient, que nous avons levé les premiers, après la Conférence de Londres, la bannière de l'insurrection contre le parti autoritaire.

Mais il y a, dans cet arrêt rendu contre nous, des faussetés matérielles que nous ne pouvons pas laisser passer sans les indiquer.

On y prétend que «le citoyen R., à différentes reprises, a sollicité le Conseil général, au nom de ce Comité (notre Comité fédéral), de prendre une résolution définitive sur cette question ». — C'est faux.

On y prétend que « c'est le Comité fédéral des branches dissidentes des Montagnes qui, par l'intermédiaire du citoyen R., a demandé la convocation d'une Conférence pour juger définitivement ce différend ». — C'est faux.

On y prétend que « depuis l'admission du citoyen R. au Conseil général, les demandes du Comité susdit ont toujours été communiquées au Conseil général par l'intermédiaire du citoyen R., et jamais par le secrétaire correspondant pour la Suisse ». — C'est faux.

On y prétend que, « au nom du Comité susdit, le citoyen R. avait demandé de référer le différend d'abord au Conseil général, et puis, sur le refus du Conseil général, à une Conférence ». — C'est faux.

Jamais le citoyen R. n'a reçu aucun mandat quelconque du Comité fédéral de la Fédération romande des Montagnes. Nous l'affirmons de la façon la plus catégorique.

Donc jamais le citoyen R. n'a pu faire aucune démarche quelconque auprès du Conseil général au nom de ce Comité.

Jamais le citoyen R. n'a eu à communiquer aucune demande de ce Comité au Conseil général.

Deux lettres seulement ont été écrites par le Comité des Montagnes au Conseil général : la première en avril 1870, la seconde en août 1871. Ces lettres ont été toutes deux adressées au citoyen H. Jung, secrétaire correspondant pour la Suisse[1].

On voit que le mensonge ne coûte rien à la coterie Marx.

Plus loin, il est dit, dans un autre considérant, qu' « il est impossible d'admettre que le Comité susdit ait seulement été informé le 4 septembre de la convocation de la Conférence, attendu que, déjà au courant du mois d'août, il avait offert au citoyen M. de l'envoyer comme délégué à la Conférence ».

Il est certain que ce n'est pas le 4 septembre seulement que notre Comité fédéral a appris, indirectement, la convocation de la Conférence, et qu'en effet nous en avions été informés déjà au mois d'août.

  1. Une lettre de notre comité fédéral a été transmise par l'intermédiaire de Robin, celle du 4 septembre 1871 ; mais cette lettre était adressée à la Conférence, non au Conseil général.