Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/546

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son secrétaire correspondant pour la Suisse étaient donc bien fondés à supposer que le citoyen R. informerait ses correspondants de la convocation d'une Conférence, demandée par eux-mêmes ;

Que la commission d'enquête nommée par la Conférence pour étudier le différend suisse a entendu le citoyen R. comme témoin ; que tous les documents communiqués au Conseil général par les deux parties ont été soumis à cette commission d'enquête ; qu'il est impossible d'admettre que le Comité susdit ait seulement été informé le 4 septembre de la convocation de la Conférence, attendu que déjà au courant au mois d'août il avait offert au citoyen M.[1] de l'envoyer comme délégué à la Conférence ;

Par ces raisons :

Quant à la seconde fin de non-recevoir, la Conférence passe outre.

Troisième fin de non-recevoir :

« Une décision » — dit-on — « annulant les droits de notre Fédération aurait les plus funestes résultats quant à l'existence de l'Internationale dans notre contrée. »

Considérant : Que personne n'a demandé d'annuler les droits de la Fédération susdite.

La Conférence passe outre.

2. — La Conférence approuve la décision du Conseil général du 28 juin 1870.

Considérant en même temps les poursuites auxquelles se trouve en butte l'Internationale, la Conférence fait appel à l'esprit de solidarité et d'union, qui plus que jamais doit animer les travailleurs.

Elle conseille aux braves ouvriers des Sections des Montagnes de se rallier aux Sections de la Fédération romande. Dans le cas où cette union ne pourrait se faire, elle décrète (sic)[2] que la Fédération des Sections des Montagnes se nommera : Fédération jurassienne.

Elle donne avis que désormais le Conseil général sera tenu à dénoncer et à désavouer tous les journaux, se disant organes de l'Internationale, qui, en suivant l'exemple donné par le Progrès et la Solidarité, discuteraient dans leurs colonnes, devant le public bourgeois, des questions à traiter exclusivement dans le sein des comités locaux, des Comités fédéraux et du Conseil général, ou dans les séances privées et administratives des Congrès, soit fédéraux, soit généraux.


Voici la réponse que le Mémoire de la Fédération jurassienne (p. 216) a faite à ce long factum, — duquel Marx a dû dire aussi, comme il l'a dit, dans sa Confidentielle Mittheilung, de la résolution du Conseil général du 22 décembre 1868 : ganz « richterlich » gehalten, aber in seinen Erwägungsgründen voller Ironie :


Nous ne nous arrêterons pas à réfuter l'argumentation de ce long décret. Il ne s'agit pas, pour nous, de subtiliser pour déterminer si le Conseil général avait oui ou non agi en vertu des résolutions de Bâle, ou pour fixer exactement en quoi les attributions d'une Confé-

  1. Cette initiale désigne Malon. Voir ci-dessus p. 188.
  2. La brochure Résolutions des délégués de la Conférence a remplacé le verbe décrète, qu'on lit dans le texte donné par l’Égalité, et qui décelait trop crûment l'esprit dont nos adversaires étaient animés, par le verbe décide.