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et Cie[1]. Parler du rôle passif de l’Internationale[2]. As-tu des détails ? J’en ai quelques-uns.

« Si tu as des renseignements sur les mouvements des autres villes, il faudrait les ajouter.

II. Partie politique.

« Après avoir indiqué les moyens que les socialistes auraient employés pour sauver la France, faire la critique de la Défense nationale. — Tableau rapide de la situation actuelle. — Comment cela finira-t-il ? — Q’u’y a-t-il à espérer pour le socialisme dans l’avenir ? Quelle doit être sa ligne de conduite ? »


Dans cette même lettre, j’exposais les éléments du budget du journal : 500 exemplaires en demi-feuille (deux pages) coûteraient 28 fr. (c’était ce qu’ils coûtaient à Neuchâtel) ; port, trois-quarts de centime par exemplaire pour un journal hebdomadaire, ce qui fait dix centimes par trimestre ; le prix serait aussi de dix centimes pour un journal paraissant irrégulièrement. S’il paraissait vingt numéros en six mois, la dépense serait de 620 fr. (impression 560 fr. ; ports, pour 300 exemplaires seulement, 60 fr.), et 300 abonnements à deux francs produiraient 600 francs. « Je crois même que le numéro pourrait coûter moins de 28 fr., si au lieu de tirer à 500 on ne tirait que juste le nombre nécessaire pour servir les abonnés. » Pour un journal de quatre pages, il faudrait 600 abonnés à deux francs, car un numéro coûterait au moins 50 fr. d’impression pour 600 exemplaires ; pour vingt numéros la dépense serait de 1. 120 fr. (impression 1. 000 fr., ports pour six mois, 120 fr.) ; recettes, 600 abonnés à deux francs, 1. 200 fr. « Mon opinion est qu’il faut commencer modestement par une demi feuille ; car l’essentiel est de ne pas aller encore faire une mauvaise affaire au point de vue financier : ce serait notre coup de grâce[3]. »

J’avais envoyé à Joukovski, avec cette liste, le projet d’une circulaire, datée du 20 janvier, qu’il fit imprimer à Genève avec un formulaire d’abonnement. Cette circulaire est adressée « Aux anciens abonnées de la Solidarité », et commence ainsi : « La Solidarité, après un silence de cinq mois, va reparaître… »

Dans une lettre du 25, je revenais sur les raisons qui devaient faire renoncer à l’idée d’un volume et accepter de préférence le projet d’une série de brochures :


Ma pensée n’est pas qu’on doive écrire la contre-partie du Kapital de Marx : ce serait nous lancer dans la science abstraite, et non faire de la propagande populaire. Nos brochures seront certainement ce qu’on pourra faire de mieux, à la fois comme exposé de nos théories et comme polémique contre le socialisme autoritaire.


Le 27, j’exposai à Joukovsky le plan définitif de la brochure d’actualité. Gaspard Blanc serait chargé d’écrire l’histoire des événements de Lyon, et Ozerof, en sa qualité de témoin oculaire, reverrait son récit. Pour Marseille, on utiliserait une lettre détaillée d’Alerini, du 9 novembre 1870, avec quelques modifications et adjonctions[4]. Joukovsky ferait l’introduction, Joukovsky et Schwitzguébel écriraient la partie politique ; pour la partie

  1. On ne savait encore que très imparfaitement ce qu’avait été le mouvement du 31 octobre à Paris.
  2. La part prise par l’Internationale aux mouvements populaires pendant le siège ne nous fut connue que plus tard : voir ci-après pages 128 et 136.
  3. Le déficit de la Solidarité (de Neuchâtel) n’avait pas été payé, et ne l’a jamais été.
  4. C’est la lettre qui a été reproduite plus haut, p. 115.