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waren berechligt so zu sprechen wie Sie gesprochen haben) » ; mais il ajouta que le sens des paroles de Most avait été mal rendu par la Berliner Freie Presse[1], et qu’en outre les observations présentées par Most au Congrès de Gotha avaient été séance tenante réduites à leur juste valeur par d’autres délégués. L’incident est ensuite déclaré clos.


Coenen, d’Anvers, propose de renvoyer à plus tard la suite de la discussion sur la politique, ainsi que la troisième question, et d’aborder immédiatement la quatrième question, celle du pacte de solidarité ; il se fonde sur ce que plusieurs délégués, entre autres Liebknecht, n’ont plus qu’un jour à rester au Congrès, et qu’il est important de discuter la question du pacte avant leur départ.

La proposition de Coenen ne rencontrant pas d’opposition, la quatrième question, Pacte de solidarité à conclure entre les diverses organisations ouvrières et socialistes, est mise en discussion.

Le reste de la séance du matin et toute celle de l’après-midi sont consacrés à ce débat. Greulich déclare qu’il n’est pas possible de songer à réunir dans une organisation commune deux tendances aussi opposées que celles qui se trouvent en présence à ce Congrès. Fränkel parle dans le même sens. De Paepe, par contre, croit que, malgré les divergences, il est possible de trouver entre les deux tendances assez de points communs pour qu’un pacte de solidarité puisse s’établir : ce pacte, tout en laissant à chacun la liberté de suivre sa voie propre, empêcherait le parti socialiste de se scinder définitivement en deux camps hostiles. Costa, Brousse, et plusieurs autres, disent qu’ils ont dû constater qu’il n’y a pas de rapprochement possible ; que les deux tendances sont condamnées à se combattre, et que tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que la lutte se fasse à armes loyales, et que des outrages comme ceux qui ont été lancés par le Vorwärts et la Tagwacht contre des socialistes italiens, russes et allemands ne se renouvellent plus.

James Guillaume dépose sur le bureau une proposition dont on trouvera le texte ci-après et qui porte les signatures de Brousse, Costa, Rodriguez [Soriano], Werner, Gérombou et Guillaume.

Liebknecht demande la clôture. Elle est votée par quinze voix contre treize. Ont voté pour la clôture : Liebknecht, Fränkel, Greulich, Maltman Barry, Auseele, Bertrand, Cardon, Coenen, De Witte, Paterson, Steens, Van Beveren, Verbauwen, Bazin, Robin (pseudonyme). Ont voté contre : Rodriguez [Soriano], Mendoza [Morago], Guillaume, Costa, Martini, Rinke, Werner, Brousse, Montels, Gérombou, Paulin (pseudonyme), Zanardelli, De Paepe.

Un des délégués espagnols, Mendoza [Morago], proteste contre cet étranglement de la discussion, et quitte la salle. Pour faire droit à de justes et vives réclamations, la parole est encore donnée à Paulin (pseudonyme), à Zanardelli et à Rodriguez [Soriano].

Il est ensuite passé au vote sur le projet de résolution présenté par Guillaume. Cette résolution se compose de deux alinéas, qui sont mis aux voix séparément. Le premier alinéa est ainsi conçu :


Le Congrès reconnaît qu’un pacte de solidarité, qui implique nécessairement identité dans les principes généraux et dans le choix des moyens, ne peut être conclu entre des tendances qui ont des principes et des moyens différents.


Ont voté contre (c’est-à-dire ont déclaré, par là, qu’ils croient à la possibilité d’un pacte de solidarité à conclure entre les tendances divergentes représentées au Congrès) : Anseele, Bertrand, Cardon, Coenen, De Paepe, De Witte, Paterson, Van Beveren, Verbauwen (9).

  1. C’est difficile à croire, puisque c’est Most lui-même qui rédigeait ce journal.