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Après une très intéressante discussion, le Congrès adopte la résolution suivante de Costa et Brousse, contre laquelle vote seul le délégué de la Fédération jurassienne :


Considérant que, si la révolution sociale est, par sa nature même, internationale, et s’il est nécessaire pour son triomphe qu’elle s’étende à tous les pays, il y a néanmoins certains pays qui, par leur conditions économiques et sociales, se trouvent plus que les autres à même de faire un mouvement révolutionnaire,

Le Congrès déclare :

Qu’il est du devoir de chaque révolutionnaire de soutenir moralement et matériellement chaque pays en révolution, comme il est du devoir de l’étendre (??)[1], car par ces moyens seulement il est possible de faire triompher la révolution dans les pays où elle éclate.


Le quatrième point de l’ordre du jour est ensuite abordé : « Le Bureau fédéral pourrait-il trouver des moyens de propagande pour nos compagnons d’Égypte ? » Sur ce point, le Congrès déclare que le Bureau fédéral de l’Internationale pourra s’entendre à ce sujet avec la section d’Alexandrie, sur la demande de laquelle cette question a été mise à l’ordre du jour.


Quatrième séance (privée), vendredi 7 septembre, à deux heures.

Il est donné lecture d’une lettre des Sections belges du Centre, dont voici la teneur :

« Compagnons, Le Conseil régional belge ayant négligé de nous donner connaissance de la tenue du Congrès, nous n’avons pu en discuter l’ordre du jour dans nos sections, ni nous préparer à y envoyer un délégué. Réunis aujourd’hui en séance intime, nous ne pouvons laisser passer l’occasion de venir vous affirmer que nous partageons fermement les principes exposés et admis dans les Congrès antérieurs de l’Association internationale des travailleurs. Salut et révolution sociale. (Signé) : Fidèle Cornet, groupe des mécaniciens de Jolimont ; — Théophile Massart, J. Gillet, mécanicien, Maréchal, A. Massart, Waterlot, Hermant, Deschamps, section de Fayt ; — Lazare, section d’Haine-Mariemont. »

La proposition suivante est présentée au bureau :

« Nous, délégués de la Belgique, proposons au neuvième Congrès de l’Association internationale des travailleurs de rédiger une adresse de sympathie en faveur de nos frères victimes de leur énergie révolutionnaire dans les divers mouvements qui ont eu lieu, tels que : Notre-Dame-de-Kazan, Berne, Bénévent, Amérique, etc. Les délégués : Gérombou, Lurox, Malempré, Hubertine Ruwette, Simon, Montulet, Noël, Dompret, Delbars, Piette. »

Le Congrès, appelé à se prononcer sur cette proposition, vote la déclaration suivante :


Sur la proposition unanime des délégués belges, le Congrès général de l’Internationale, réuni à Verviers, manifeste par la présente déclaration sa sympathie et sa solidarité envers ceux de nos frères qui ont été victimes de leur énergie révolutionnaire dans les divers mouvements qui ont eu lieu

  1. Le sens de ce membre de phrase incorrect est peut-être celui-ci : « Comme il est aussi de son devoir de chercher à étendre la révolution à son propre pays ».