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matin et à deux heures après midi. Tous les jours, à huit heures du soir, séances publiques.

Trois jours suffiront sans doute aux délégués de l’Internationale pour traiter leurs affaires administratives et pour se mettre d’accord sur les diverses questions de principe formant l’ordre du jour des deux Congrès. Ils pourront ensuite aller à Gand en phalange compacte, pour y tenir haut et ferme, en présence de ceux qui y viendront avec un programme différent du leur, le drapeau de la révolution sociale.


Dans le numéro du 9 septembre (que j’avais préparé avant de partir), le Bulletin disait, à propos des deux Congrès :


À l’heure où ce numéro paraîtra, le Congrès de Verviers sera fini, et le Congrès de Gand aura commencé.

Nous avons pris les arrangements nécessaires pour qu’au moment où nous mettrons sous presse, un télégramme nous soit adressé de Verviers, résumant ce qui se sera fait de plus important. On trouvera ce télégramme à notre quatrième page.

Quant au Congrès de Gand, il est impossible de prévoir, à cette heure, quel en sera le véritable caractère. Si, d’une part, les délégués de l’Internationale s’y rencontrent en nombre, et bien décidés à affirmer leur programme révolutionnaire, d’autre part les représentants du Parti démocrate socialiste d’Allemagne, du Parti démocrate socialiste flamand, de l’Arbeiterbund suisse, etc., s’y trouveront aussi, et y développeront un programme qui diffère du nôtre sur beaucoup de points essentiels. Sera-t-il possible d’arriver, non à une entente, mais à des explications calmes et à un apaisement ? Cela dépendra de l’attitude que prendront ceux qui nous ont attaqués avec tant de passion et d’injustice.




XIV


Le neuvième Congrès général de l’Internationale, à Verviers (6-8 septembre 1877)
et le Congrès universel des socialistes, à Gand (9-15 septembre 1877).


Je partis de Neuchâtel pour Verviers le mardi 4 septembre ; et, autant qu’il m’en souvient, je fis le voyage seul, par Bâle, Mayence, Cologne, et Aix-la-Chapelle. J’arrivai à Verviers le mercredi, vers le soir, et j’y trouvai la plupart des délégués déjà réunis. Nous nous logeâmes à quelques-uns dans un petit hôtel sur la place du Martyr, à proximité du local où devait se tenir le Congrès.

Le Bulletin a donné, dans son numéro du 24 septembre, un compte-rendu du Congrès, qui est, dit-il, la reproduction d’un article paru dans le Mirabeau du dimanche 16, complété par moi sur quelques points. C’est ce compte-rendu que je vais reproduire ici, en l’abrégeant quelque peu.

Le mercredi 5 septembre étaient arrivés à Verviers des délégués de France, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de Russie, de Suisse, et de Belgique. La Fédération de la vallée de la Vesdre avait organisé pour ce jour une soirée familière de réception. « Comme des soirées pareilles ne se représentent pas souvent, à huit heures du soir la grande salle de la cour Sauvage était remplie de compagnons de Verviers et des environs. Après les souhaits de bienvenue adressés aux délégués au nom de la Fédération de la vallée de la Vesdre, la société