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fédéral adressa aux Fédérations régionales une circulaire relative au Congrès général à tenir en 1877 ; la voici :

Circulaire aux Fédérations régionales.
Compagnons,

L’article 4 des statuts généraux prévoit que le Congrès annuel de l’Association internationale des travailleurs doit se réunir le premier lundi de septembre ; l’article 8 ajoute que les questions que l’on désire placer à l’ordre du jour doivent être transmises, trois mois à l’avance, au Bureau fédéral.

En exécution de ces deux articles, nous invitons les Fédérations régionales :

1o À faire des propositions concernant le pays et la ville où doit se réunir le Congrès de cette année ;

2o À nous transmettre, avant la fin du mois courant, les questions qu’elles désirent voir figurer à l’ordre du jour de ce Congrès, afin que nous puissions les porter à la connaissance de toutes les Fédérations.

Salut et solidarité.

Les membres du Bureau fédéral permanent pour 1877 :
G. Albagès, peintre en bâtiment ; Aug. Spichiger, guillocheur ; Louis Pindy, fondeur, secrétaire-correspondant.

Chaux-de-Fonds (Suisse), 8 mai 1877.

Adresse : Louis Pindy, rue Fritz Courvoisier, 36, Chaux-de-Fonds, canton de Neuchâtel (Suisse).

On a vu qu’une « Société démocratique » de Patras avait fait parvenir une adresse de sympathie au Congrès de Berne. Un membre de cette association, Denys Ambelikopoulo, nous envoya au printemps de 1877 une « Étude sur le socialisme en Grèce », que nous publiâmes dans le Bulletin du 8 avril. Le mois suivant, une lettre de Patras nous apporta le programme de l’ « Union démocratique du Peuple » (Δημοκρατιϰοϛ Σὑνδεσμος τοῦ Λαοῦ, Dimokratikos Syndesmos tou Laou), que le Bulletin publia également. Ce programme disait :

« Considérant que de la pauvreté et de l’ignorance dérivent toutes les misères sociales ; que, par conséquent, l’émancipation du peuple de la pauvreté et de l’ignorance doit être le grand but de tous ceux qui veulent travailler sincèrement pour la patrie ; que l’émancipation du peuple doit être l’œuvre du peuple lui-même ; considérant que cette émancipation dépend en grande partie de l’émancipation politique, basée sur notre histoire ;

« Nous avons fondé l’Union démocratique du peuple, afin de travailler unis pour la réalisation de la démocratie sur les bases suivantes : A. Pleine décentralisation et complète autonomie des communes ; B. Pleine liberté des individus ; C. Toute autorité doit disparaître devant la souveraineté du peuple.

« L’Union démocratique du Peuple regarde comme ses ennemis tous ceux qui veulent maintenir l’état actuel de la société ; elle reconnaît pour sa loi la Vérité, la Justice et la Morale ; elle accepte pour membres tous les groupes et les individus qui approuvent son programme. »

Cette tentative pour implanter l’Internationale sur le sol hellénique, avec des formes appropriées aux conditions spéciales du pays, devait bien vite, comme on le verra plus loin, attirer sur ses auteurs les rigueurs du gouvernement.


En tête du Bulletin du 22 avril se trouve un avis ainsi conçu :