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1° Quels sont les ouvrages d’éducation déjà existants, rédigés avec science et droiture, et qu’il convient de recommander à nos amis, aux professeurs de nos écoles et à ceux d’entre nous qui étudient seuls ?

2° Quels sont dans notre littérature socialiste révolutionnaire les vides à combler ? Quels sont les livres d’enseignement qu’il faut rédiger à tout prix, sous peine de manquer à notre devoir de propagande ?

3° Quelles mesures faut-il prendre pour assurer à nos enfants une éducation vraiment scientifique, en dehors de toute influence religieuse, nationale, politique ?


À Saint-Imier, dans la réunion publique du 12 février, au Lion d’Or, où l’ordre du jour fut « L’éducation », on s’occupa des questions posées par Vevey ; et une correspondance adressée à ce propos au Bulletin (numéro du 18 février) dit entre autres :


Ce qui nous paraît faire défaut, au point de vue de l’éducation populaire, ce sont, dans les différentes branches de l’enseignement, des livres écrits d’une manière claire. Si, par exemple, des spécialistes entreprenaient, pour chacune de ces branches, des publications exécutées dans l’esprit qui caractérise les Esquisses historiques de notre ami James Guillaume, ce serait certainement une œuvre utile. Il nous paraît également nécessaire d’attirer l’attention des hommes compétents sur le côté du sentiment humain, qui devrait être cultivé davantage dans la littérature socialiste ; quelques romans socialistes exposant la vie populaire dans toute sa réalité, des pièces de déclamation, des chansons socialistes, pourraient faire beaucoup dans l’œuvre de propagande.


La réunion publique du 20 février, à Saint-Imier, fut consacrée à un débat sur « l’enseignement intégral ».

La Section de la Chaux-de-Fonds s’occupa également de la question soulevée par la Section de Vevey, et sa réponse engagea nos amis de Vevey à lui écrire une lettre qu’ils firent insérer au Bulletin (numéro du 4 mars). Cette lettre disait aux camarades de la Chaux-de-Fonds :


Nous sommes entièrement de votre avis lorsque vous dites que « toute organisation sérieuse pour l’instruction de l’enfant est subordonnée à la révolution sociale ». Aussi la formation d’écoles où un enseignement intégral et rationnel puisse être donné nous paraît-elle jusque-là absolument irréalisable. Mais n’y a-t-il pas quelque chose à faire ? ne pouvons-nous pas du moins préparer les voies ?... Il importe que nous ayons tous entre les mains les éléments d’une instruction primaire bien coordonnée, en un mot exclusivement scientifique. Aucun de nous ne doit être privé de cette arme indispensable dans la lutte que nous avons entreprise contre la vieille société. D’ailleurs, notre projet avait déjà, depuis longtemps, reçu un commencement d’exécution, grâce aux deux premières séries des études populaires sur l’histoire, publiées par notre ami James Guillaume. C’est dans le même esprit et sous une forme analogue que nous voudrions posséder un ouvrage élémentaire pour chaque science spéciale... Ce livre est bien nôtre ; et nous regrettons d’autant plus que la publication en soit interrompue...

Une fois l’ouvrage de James Guillaume mis en bonne voie d’achèvement, nous nous proposons d’en faire un second, les Esquisses géographiques. Il