Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/483

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


2. De l’organisation des corps de métier ;

3. De l’attitude du prolétariat à l’égard des divers partis politiques ;

4. Des tendances de la production moderne au point de vue de la propriété.

S’il est voté sur les questions de principe, ce vote n’aura qu’un caractère de statistique des opinions, et ne sera pas regardé comme destiné à constituer une opinion officielle du Congrès sur ces questions.


Gutsmann exprime l’avis qu’une organisation internationale nouvelle, sous quelque nom que ce soit, ne saurait êre établie pour le moment : ni l’Allemagne, ni les syndicats ouvriers français ne pourraient en faire partie, les lois s’y opposent.

Portillo [Soriano] dit que le Congrès proposé ne pourrait pas avoir d’utilité pour nous. Nous ne pourrions pas y aller avec l’idée de faire des concessions pour rallier à nous certaines organisations : l’Internationale ne peut rien céder de ses principes. Le seul résultat pratique qu’on puisse attendre du Congrès proposé par les Belges, nous l’avons déjà obtenu ici : c’est un rapprochement amical entre des organisations différentes. Il paraît donc inutile de convoquer à cet effet un Congrès spécial.

Reinsdorf dit que le Congrès universel de 1877 nous ferait faire un grand pas dans la voie d’un rapprochement, qui pourrait plus tard amener à une union complète des diverses fractions du grand parti socialiste.

De Paepe dit que le Congrès de 1877 n’eût-il d’autre résultat que celui dont vient de parler Reinsdorf, ce serait déjà beaucoup. On a dit que l’ancienne Internationale de 1866 ne pouvait plus être reconstituée. C’est là une affirmation hasardée ; nous ne savons pas quels événements politiques pourraient se produire dans un avenir peut-être prochain, et si ces événements n’auraient pas pour résultat une extension de la liberté d’association dans certains pays. La Fédération belge n’attend pas un grand résultat de ce premier Congrès ; mais il pourra être suivi d’autres, et plus tard pourra sortir de ces réunions la reconstitution d’une Internationale nouvelle qui groupera, comme autrefois celle de 1866, les socialistes de tous les pays. Il n’est pas prouvé qu’on ne puisse pas créer, dès l’année prochaine, une organisation où trouveraient leur place les partis socialistes d’Allemagne, de Danemark, de Portugal, l’Arbeidersbond de Hollande, l’Arbeiterbund suisse, etc.; il y aurait seulement à examiner, pour l’Allemagne, la question des difficultés légales. Toutefois, il est possible qu’une autre raison empêche le groupement en un seul faisceau de toutes les organisations socialistes : ce serait la différence radicale qui existe, au point de vue de la tactique, entre le mode d’action adopté par les socialistes des pays latins et celui qui est suivi par les socialistes des pays germaniques. Peut-être cette divergence amènera-t-elle la création de deux Internationales ; mais s’il devait y avoir une Internationale du Nord et une Internationale du Midi, ce ne seraient pas deux organisations hostiles l’une à l’autre, ce seraient au contraire deux associations unies par une communauté de but et de principes, et il serait possible de maintenir entre elles des relations d’amitié et de pratiquer la solidarité. Aujourd’hui, peut-être les inimitiés, les rancunes personnelles sont-elles encore trop vives pour que rien de tout cela puisse se réaliser immédiatement ; eh bien, alors le Congrès universel de 1877 sera au moins un jalon sur la voie qui doit nous conduire à une Association réellement internationale de tous les travailleurs socialistes.

Joukovsky dit que le Congrès proposé semble avoir un double but : le rapprochement de tous les groupes socialistes pour une étude commune des questions de théorie ; et l’organisation d’une nouvelle Internationale. Il n’y a rien à dire contre le rapprochement des groupes : nous l’avons toujours désiré ; il est déjà fait, du reste, la présence parmi nous du citoyen Vahlteich en est une preuve. Quant à l’organisation d’une nouvelle Internationale, Joukovsky ne s’explique pas comment il pourrait en être question. L’Internationale est faite,