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die, et les Cercles d’études sociales de Sonvillier et de Saint-Imier furent chargés d’élaborer un projet de statuts. Ce projet fut publié dans le Bulletin du 17 septembre, pour être étudié et discuté dans les sections jurassiennes ; les adhérents au projet furent invités à se constituer en sections d’assurance mutuelle ; et dans le Val de Saint-Imier ces sections, promptement formées, — soit sections locales des différents métiers réunis, soit sections de métier, — se groupèrent en une fédération de district d’assurance mutuelle, qui tint sa première assemblée le 15 octobre, et décida de commencer son activité le 1er janvier suivant : les adhérents devaient verser une cotisation mensuelle de vingt centimes. Trois jours après, le 18, sur une proposition faite par la Section des graveurs et guillocheurs, l’assemblée générale de la fédération ouvrière du district de Courtelary se prononça pour l’adhésion à l’Internationale, sauf ratification de ce vote par les diverses sociétés ouvrières composant la fédération ; cette adhésion devait devenir définitive, comme on le verra, au milieu de 1877.

J’ai dit plus haut (pages 66 et 73) comment, à la suite de lettres échangées avec les Italiens et les Allemands, le Bureau fédéral de l’Internationale fut amené à reculer la date du Congrès général. La circulaire de convocation, datée du 15 septembre, et signée par L. Pindy, secrétaire-correspondant, fut expédiée non seulement aux Fédérations régionales, mais à diverses organisations socialistes et ouvrières existant en dehors de l’Internationale dans plusieurs pays ; elle parut dans le Bulletin du 24 septembre. Après avoir annoncé que le Congrès aurait lieu à Berne du jeudi 26 au dimanche 29 octobre, et avoir indiqué l’ordre du jour du Congrès (qui comprenait cinq questions, proposées par les Fédérations espagnole, belge et jurassienne), la circulaire se terminait ainsi :


Nous sommes heureux, compagnons, de vous apprendre que l’idée de conciliation entre les fractions naguère divisées du parti révolutionnaire socialiste a fait d’immenses progrès depuis quelque temps, et que des socialistes d’Allemagne assisteront à notre Congrès.

Comme mesure d’organisation, nous vous invitons à nous faire connaître à l’avance le nombre de délégués que vous enverrez au Congrès, afin que la Section de Berne puisse prendre toutes les mesures nécessaires pour leur assurer toutes facilités pendant leur séjour parmi nous.

Le Comité fédéral jurassien propose en outre, pour éviter les inconvénients qui se sont le plus souvent produits pour la publication du compte-rendu de nos précédents Congrès, que ce compte-rendu soit publié au fur et à mesure des séances du Congrès, et engage en conséquence les autres fédérations à indiquer à leurs délégués le nombre d’exemplaires qu’ils en devront prendre et à leur donner les fonds nécessaires au paiement de son impression[1].

Dans l’espoir, chers compagnons, que vous ferez, avec nous, tous vos efforts pour donner à ce huitième Congrès de l’Internationale une importance en rapport avec la situation générale en Europe, nous vous envoyons notre salut fraternel.


Je dois reproduire encore quelques articles du Bulletin qui donneront une idée plus précise de notre attitude à l’égard des socialistes d’Allemagne, et mon-

  1. Le Bulletin du 22 octobre annonça que le Compte-rendu du Congrès paraîtrait en 4 feuilles de 16 pages, au prix de 15 centimes la feuille. Il se trouva que les dimensions du Compte-rendu furent plus considérables qu’on ne l’avait prévu : il occupa 7 feuilles (112 pages), mais il fut vendu néanmoins, comme il avait été annoncé, 60 centimes. Il fut imprimé à Berne ; il ne porte pas de nom d’imprimeur, mais je crois me souvenir que c’est Lang, l’imprimeur de l’Arbeiter-Zeitung, qui l’imprima.