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parle pas nettement. Pourtant, l’attitude de Mme Pioutte avec Augulanty ? Mais si c’est Pioutte qui a volé, l’attitude s’explique aussi bien et… Mais c’est Mme Pioutte qui a envoyé l’argent à son fils ! Je m’y perds. Voyons, un peu de clarté ! Un vol a été commis, c’est Charles qui a profité de l’argent, c’est donc Mme Pioutte qui le lui a procuré. Mais où ? Comment ? Qui a été volé ? Quel imbroglio ! Je n’en sais pas plus qu’avant !

L’abbé Mathenot fouillait sa cervelle comme un terrain aurifère ; il n’y voyait rien qui pût l’éclairer. Soudain, comme il se trouvait au coin de la rue Saint-Savournin, il se rappela un des nombreux propos de M. Bermès. Le vieux professeur ne lui avait-il pas dit que l’abbé Barbaroux avait donné une dot de vingt mille francs à Cécile ? Ces mots traversèrent avec une brusque lumière l’intelligence de Mathenot. Deux idées jusqu’ici disjointes se réunirent et se touchèrent : celle de la dot et celle du vol.

Mathenot réfléchit plus intensément. Tout coïncidait. Il crut avoir enfin trouvé la vérité, ce secret honteux qui empoisonnait l’air de l’école Saint-Louis-de-Gonzague. En deux minutes, son plan fut fait. Il redescendit en ville et alla trouver M. Caillandre, au Crédit Parisien. Là, il tâcha de dresser à quelque amabilité sa rudesse native, d’assouplir son allure et d’adoucir sa voix. Ce paysan du Danube voulut paraître un abbé de la Seine. Il demanda fort maladroitement quelques conseils à M. Caillandre touchant le cours de certaines actions qu’il avait un jour entendu citer par l’abbé Barbaroux à Augulanty, comme lui appartenant. Il se donna comme envoyé par l’oncle de Caillandre lui-même pour lui demander quelques conseils. Ses mensonges, qu’il faisait avec répugnance, naissaient bien mal conformés. Les prêtres sont aussi inhabiles à mentir franchement qu’adroits à dissimuler la vérité. Louis Caillandre s’étant montré fort affable, Mathenot arriva enfin au but réel de son étrange visite. Il demanda au caissier de lui communiquer la liste des actions qui constituaient la dot de sa femme, toujours au nom de l’abbé Barbaroux, qui, disait Mathenot, se plaisait à observer les fluctuations de la Bourse et tenait à voir si sa nièce gagnait de l’argent. Tous ces détails,