sera pas une chose pénible pour le cœur humble, et qui se confie en lui plus qu’en lui-même. »
— Croyez bien, mon cher Augulanty, déclara d’une voix troublée l’abbé Barbaroux, que le remords tourmentait, que je regrette infiniment ce qui s’est passé là et que…
Augulanty l’interrompit d’un geste et continua :
« C’est pourquoi il a remis tout à Dieu, qui connaît tout, et il n’a opposé que l’humilité et la patience à ceux dont la bouche proférait l’iniquité, ou qui imaginait des choses vaines ou mensongères, les répandant au gré de leur caprice. »
— Augulanty, cria le vieux prêtre, je vous fais toutes mes excuses !
Le dévot personnage lisait toujours :
« Si vous paraissez succomber pour le moment, et souffrir une confusion que vous ne méritez pas, n’en murmurez point, et ne diminuez pas votre couronne par votre impatience. »
Des larmes brillaient dans les yeux de M. Barbaroux. Il regardait avec une admiration sincère cet homme si vraiment chrétien et qui pouvait, en un pareil moment, montrer tant de grandeur d’âme et de résignation. Il remercia Dieu de le lui avoir envoyé pour le seconder, et, pour la première fois, il songea à le choisir comme successeur, quand il se retirerait.
— Embrassez-moi, Augulanty ! dit-il, en ouvrant les bras.
Le digne économe s’y jeta, et tous deux échangèrent ecclésiastiquement le baiser de paix, en frottant l’une contre l’autre leurs joues raboteuses. Puis M. Augulanty se retira, pensif.
Le soir même, M. Barbaroux monta chez l’abbé Mathenot.
— Monsieur Mathenot, lui dit-il, d’une voix rude, j’ai pris mes informations sur le sujet dont vous m’avez parlé. Ce que vous m’avez répété, innocemment, je veux le croire, constitue une odieuse calomnie. J’espère, dorénavant, qu’avant de colporter de pareils racontars, vous tiendrez à être mieux renseigné.