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LES BARRICADES

ennuyée avec Martial, et alors mon supplice a recommencé. Éloignée, je pouvais encore penser à vous avec tendresse, mais quand l’heure de votre venue approchait, une sourde impatience s’emparait de moi ; le désir fou, violent, d’être seule, de ne pas vous voir… J’avais hâte que vous me quittiez. Après, il me semblait être débarrassée d’un grand poids, d’une intolérable contrainte. Je vous ai caché la vérité tant que j’ai pu, j’ai fait des efforts surhumains pour continuer à vous jouer la comédie. Un jour, je n’ai plus pu y tenir… Il y a en moi je ne sais quelle mystérieuse barrière qui m’empêche d’atteindre le bonheur. Ma volonté n’a rien à voir là-dedans…

Je me levai.

— Adieu, Wanda !

Elle s’écria avec un grand désespoir.

— Avec vous, c’est plus terrible qu’avec Martial. Car je perds, non seulement un