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LES BARRICADES

un moment encore, puis elle se calma peu à peu et bientôt nous pûmes reprendre nos rapports habituels, comme si de rien n’était. Peu après, d’ailleurs, les Vionayves rentrèrent à Paris, où ils passaient les trois mois d’hiver, dans un appartement de la rue Oudinot, qui donnait sur de vastes, lumineux et profonds jardins.

Tous les soirs, j’allais voir Wanda. Elle avait un petit salon, à elle, attenant à sa chambre et qui contenait ses souvenirs, ses bibelots et un nombre incroyable de photographies accrochées partout ; amis et amies, grands écrivains, reproductions de tableaux, vues de villes, de jardins, instantanés pris en voyage, portraits de caniches familiers, de chats, de serins, de perroquets…

— Ma parole ! lui dis-je un jour, on dirait, à voir vos murs, que vous avez soixante-dix ans.