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LES BARRICADES

bien qu’elle ne se débarrasserait que fort lentement et sans doute même avec sa jeunesse.

Pourtant, un soir, j’eus un frisson de peur. Il avait plu tout le jour et je ne me rendis à Jouy qu’assez tard. Bien que la nuit commençât à tomber, Wanda était encore dans le jardin. Je la trouvai tout au bas, assise sur un vieux banc, toute pelotonnée dans une pèlerine de son frère.

— Wanda, lui criai-je, que faites-vous là ?

Elle tressaillit à ma voix et, au lieu de s’élancer vers moi, comme elle faisait d’habitude, elle se recroquevilla davantage dans sa cape sombre, avant de me répondre, d’un ton hargneux :

— Mais rien, vous le voyez bien.

— Vous m’attendiez ?

Ce mot la fit sursauter, comme un coup de cravache.