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LES BARRICADES

Août pesait sur la campagne comme une meule de feu. Tout flambait. Entre les branches, on voyait de petits toits de tuiles crépiter au soleil comme des coquelicots. Mais il suffisait d’une fumée pour que l’on reprît confiance dans l’automne, pour que l’on acceptât d’avance les foyers sages de l’hiver.

Martial et Wanda ne savaient pas encore où ils feraient leur voyage de noces. Je demandai s’ils avaient pris une détermination à ce sujet.

— Notre voyage ? dit-elle. Dans la lune, je pense, ou dans Sirius…

— Irez-vous en Italie ?

— Non, j’entendrais réciter Bürckhardt tout le long du jour.

— En Angleterre ?

— Je la connais : j’ai lu Dickens.

— En Espagne ?

— J’appartiens à la société protectrice des animaux.