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FRIMOUSQUINO.

Oh ! une sérénade désintéressée, à l’occasion de son mariage… qui n’est pas fait encore, Dieu merci !

RIPARDOS.

Non, mais le notaire, ton excellent patron, vient ce soir, et nous signons le contrat séance tenante. Maudit contrat ! et maudit mariage, du reste !

FRIMOUSQUINO.

Maudit et absurde ! Don Guardena est noble et riche, d’accord, mais, si laid, si bête et si vieux !

RIPARDOS.

Un bel oiseau que la tante a déniché là ! Manoëla ne saurait l’aimer !

FRIMOUSQUINO.

Non, certes, mais elle y parait résignée, ce qui prouve, par parenthèse, qu’elle n’en aime pas un autre.

RIPARDOS.

J’aurais cru pourtant que le petit maître à chanter…

FRIMOUSQUINO.

Alvarès ?

RIPARDOS.

La musique rapproche furieusement, les distances !

FRIMOUSQUINO.

Et l’habitude de gazouiller des duos… des duos d’amour !…

RIPARDOS.

D’autant qu’Alvarès était jeune, aimable, séduisant ! Cavalier, et chanteur à la mode, c’était la coqueluche de Madrid ! Manoëla semblait le voir avec plaisir, et lui-même la regardait de tous ses yeux.

FRIMOUSQUINO.

Mais, patatras ! voilà deux mois environ, Alvarès a