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PÉRONILLA.

Comment ? ta vengeance ?

LÉONA.

Avez-vous oublié la ballade de la belle Espagnole ?

FRIMOUSQUINO.

Quelle ballade ?

PÉRONILLA.

Quelle belle Espagnole ?

LÉONA.

C’est une sombre histoire ! (A part.) La mienne. (Haut.) Écoutez !…

PÉRONILLA.

Qu’est-ce qu’elle va nous chanter ?

BALLADE.
I
––––––Il était un charmant jeune homme,
––––––Qu’une belle Espagnole aimait ;
––––––Son doux regard l’enivrait, comme
––––––Le Xérès enivre un gourmet !
––––––De ses feux indigne salaire,
––––––Pour une autre il la négligea !
––––––––––Elle, déjà,
––––––––––Dans sa colère,
––––––––L’eût pincé, bâtonné,
––––––––Echiné, trépané,
––––––––––Assassiné,
––––––––––Empoisonné !…
––––––Mais, sans qu’elle pût s’en défendre,
––––––Un seul regard de lui, plus tendre,
––Et l’on croit, malgré tout, qu’elle aurait pardonné !
II
––––––Il la négligeait pour sa nièce ;
––––––Aussi ce perfide amoureux