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produisit le Verbe, qui produisit la Prudence ; la Prudence eut deux filles : la Puissance et la Sagesse, lesquelles produisirent les vertus, les princes de l’air et les anges. Les anges étaient de trois cent soixante-cinq ordres ; ils créèrent trois cent soixante-cinq deux ; les anges du dernier ciel firent le monde sublunaire ; ils s’en partagèrent l’empire. Celui auquel échurent les Juifs, étant puissant, lit pour eux beaucoup de prodiges ; mais, comme il voulait soumettre les autres nations, il y eut des querelles et des guerres, et le mal fit de grands progrès. Dieu, ou l’Être supérieur, touché des misères d’ici-bas, envoya Jésus, son premier Fils, ou la première intelligence créée, pour sauver le monde. Il prit la figure d’un homme, fit les miracles qu’on raconte, et, pendant la passion, il donna son apparence à Simon le Gyrénéen, qui fut crucifié pour lui, pendant que, sous les traits de Simon, il se moquait des Juifs ; après quoi il remonta aux deux sans avoir été précisément connu. »

Basilide, à côté de ce système étrange, enseignait encore la métempsycose, et il donnait aux hommes deux âmes, pour accorder les combats qui s’élèvent sans cesse entre la raison et les passions.


Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Bateleurs.


Il était très-habile, ajoute-t-on, dans la cabale des Juifs. C’est lui qui inventa le puissant talisman Abracadabra, dont nous avons parlé, et dont l’usage fut longtemps extrêmement répandu. Il fit un évangile apocryphe et des prophéties qu’il publia sous les noms de Bareabas et de Barcoph. Il plaçait Dieu dans le soleil, et révérait prodigieusement les trois cent soixante-cinq révolutions de cet astre autour de la terre. Voy. Abracax et Achamoth.

Basilius. Il y eut à Rome, du temps de saint Grégoire, un sénateur de bonne et ancienne famille, nommé Basilius, magicien, scélérat et sorcier, lequel, s’étant fait moine pour éviter la peine de mort, fut enfin brûlé avec son compagnon Prétextatus, comme lui sénateur romain et de maison illustre. « Ce qui montre, dit Delancre[1], que la sorcellerie n’est pas une tache de simple femmelette, rustiques et idiots. »

Bassantin (Jacques), astrologue écossais qui, en 1562, prédit à sir Robert Melvil, si l’on en croit les mémoires de Jacques Melvil, son frère, une partie des événements arrivés depuis à Marie Stuart, alors réfugiée en Angleterre. Il ne fallait pour cela que quelque connaissance du temps et des hommes. Les autres prédictions de Bassantin ne se réalisèrent pas. Son grand Traité d’astronomie, ou plutôt d’astrologie, a été publié en français et en latin. On recherche l’édition latine de Genève, 1599, que les éditeurs appellent ingens et doctum volumen. Tous ses ouvrages pré-

  1. Delancre, De l’inconstance des démons, etc., liv. IV, p. 416.