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que le zodiaque hébreu ne soit le Massanoh dont parle Job dans son allusion astronomique aux constellations célestes. (Archives israelites.)

Zoroastre, le premier et le plus ancien des magiciens. Sextus Sinensis reconnaît deux enchanteurs de ce nom : l’un roi de Perse et auteur de la magie naturelle ; l’autre roi des Bactriens et inventeur de la magie noire ou diabolique. Justin dit que Zoroastre régnait dans la Bactriane longtemps avant la guerre de Troie ; qu’il fut le premier magicien et qu’il infecta le genre humain des erreurs de la magie.

Voici, dit Voltaire, ce que l’Anglais Hyde rapporte sur Zoroastre, d’après un historien arabe :

« Le prophète. Zoroastre étant venu du paradis prêcher sa religion chez le roi de Perse Gustaph, le roi dit au prophète : « Donnez-moi un signe. » Aussitôt le prophète fit croître devant la porte du palais un cèdre si gros et si haut, que nulle corde ne pouvait l’entourer ni atteindre sa cime. Il mit au haut du cèdre un beau, cabinet où nul homme ne pouvait monter. Frappé de ce miracle, Gustaph crut à Zoroastre ; Quatre mages ou quatre sages (c’est la même chose), gens jaloux et méchants, empruntèrent du portier royal la clef de la chambre du prophète pendant son absence et jetèrent parmi ses livres des os de chiens et de chats, des ongles et des cheveux de mort, toutes drogues avec les quelles les magiciens ont opéré de tout temps. Puis ils allèrent accuser le prophète d’être un sorcier et un empoisonneur. Le roi se fit ouvrir la chambre par son portier. On y trouva les maléfices, et voilà Zoroastre condamné à être pendu.

» Comme on allait pendre Zoroastre, le plus beau cheval du roi tombe malade ; ses quatre jambes rentrent, dans son corps, tellement qu’on ne les voit plus. Zoroastre l’apprend ; il promet qu’il guérira le cheval, pourvu qu’on ne le pende pas. L’accord étant fait, il fait sortir une jambe du ventre et dit au roi : « Sire, je ne vous rendrai pas la seconde jambe que vous n’ayez embrassé ma religion.

» — Soit, dit le monarque. » Le prophète, après avoir fait paraître la seconde jambe, voulut que les fils du roi se fissent zoroastriens ; et les autres jambes firent des prosélytes de toute la cour. On pendit les quatre malins sages au lieu du prophète, et toute la Perse reçut sa foi.

» Bundari, historien arabe, conte que Zoroastre était Juif, et qu’il avait été valet de Jérémie ; qu’il mentit à son maître ; que Jérémie, pour le punir, lui donna la lèpre ; que le valet, pour se décrasser, alla prêcher une nouvelle religion en Perse et fit adorer le soleil.

» Le voyageur français qui a écrit la vie de Zoroastre, après avoir observé que son enfance ne pouvait manquer d’être miraculeuse, dit qu’il se mit à rire dès qu’il fut né, du moins à ce que disent Pline et Solin. Il y avait alors un grand nombre de magiciens très-puissants ; ils savaient qu’un jour Zoroastre en saurait plus qu’eux et qu’il triompherait de leur magie. Le prince des magiciens fit amener l’enfant et voulut le couper en deux ; mais sa main se sécha sur-le-champ. On le jeta dans le feu, qui se convertit pour lui en bain d’eau rose. On voulut le faire briser sous les pieds des taureaux sauvages, mais un taureau plus puissant prit sa défense. On le jeta parmi les loups ; ces loups allèrent incontinent chercher deux brebis qui lui donnèrent à téter toute la nuit. Enfin, il fut rendu à sa mère, Dogdo, ou Dodo, ou Dodu. » Bérose prétend que Zoroastre n’est autre que Cham, fils de Noé. Les cabalistes ont de Zoroastre une opinion toute différente ; mais, si les démonomanes le confondent avec Cham, les cabalistes le confondent avec Japhet. Ainsi, les uns et les autres s’accordent à le faire fils de Noé. « Zoroastre » autrement nommé Japhet, dit le comte de Gabalis, était fils de Vesta, femme de Noé. Il vécut douze cents ans, le plus sage monarque du monde ; après quoi il fut enlevé. Cette Vesta, étant morte, fut le génie tutélaire de Rome ; et le feu sacré, que des vierges conservaient avec tant de soin sur un autel, brûlait en son honneur. Outre Zoroastre, il naquit d’elle une fille d’une rare beauté et d’une grande-sagesse, la divine Égérie, de qui Numa Pompilius reçut toutes ses lois. Ce fut elle qui engagea Numa à bâtir un temple en l’honneur de Vesta, sa mère. Les livres secrets de l’ancienne cabale nous apprennent qu’elle fut conçue en l’espace de temps que Noé passa sur les flots, réfugié dans l’arche cabalistique. »

Zoubdadeyer. En l’an 408, le roi de Perse Cabadès apprit, dit Théophanes, qu’il y avait aux frontières de ses États un vieux château appelé Zoubdadeyer, plein de richesses gardées par des démons. Il résolut de s’en emparer, mais les magiciens juifs qu’il employa pour mettre en fuite les bandes infernales n’y réussirent pas. Un évêque chrétien put seul dissiper les prestiges du château ensorcelé.

Zoureg, serpent mystérieux, long d’un pied, que les Arabes disent habiter le désert, ou il est doué d’une puissance qui lui permet, dans ses courses, de traverser, sans se détourner les plus rudes obstacles, un rocher, un mur, un arbre, un homme. L’homme que le zoureg traverse en passant meurt aussitôt. On ne peut tuer ce petit serpent qu’en lui coupant la tête pendant qu’il dort.

Zozo, démon qui, accompagné de Mimi et de Crapoulet, posséda en 1816 une jeune fille du bourg de Teilly en Picardie. Voy. Possédés.

Zundel, capitaine des bohémiens. Voy. Bohémiens.

Zwingle, était curé de Notre-Dame des Ermites à Einsiedeln, lorsque Luther donna le si-