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Delancre dit[1] que le devin ou sorcier trace un cercle, s’y campe assis sur un bouclier, marmotte des conjurations, devient hideux, et ne sort de son extase que pour annoncer les choses qu’on veut savoir, et que le diable vient de lui révéler.

Asrafil, ange terrible qui, selon les musulmans, doit sonner de la trompette et réveiller

 
Asrafil
Asrafil
 
tous les morts pour le jugement dernier. On le confond souvent avec Azraël.

Assa-fœtida. Les Hollandais appellent cette plante fiente du diable (duivelsdrek).

Assassinat. Ce crime a son démon.

 
Assassinat
Assassinat
 

Assassins, secte d’Ismaéliens qu’on enivrait de brachick et à qui l’on faisait un dogme de tuer. Le souverain des Assassins s’appelait le cheick ou Vieux de la Montagne. Il est célèbre dans l’histoire des croisades. Voy. Thuggisme.

Assheton (Guillaume), théologien anglican, mort en 1711. Il publia, en 1691, un petit ouvrage peu recherché, intitulé La possibilité des apparitions.

Astaroth, grand-duc très-puissant aux enfers. Il a la figure d’un ange fort laid, et se montre chevauchant sur un dragon infernal ; il tient à la

 
Astaroth
Astaroth
 
main gauche une vipère. Quelques magiciens disent qu’il préside à l’Occident, qu’il procure l’amitié des grands seigneurs, et qu’il faut l’évoquer le mercredi. Les Sidoniens et les Philistins, l’adorèrent. Il est, dit-on, grand trésorier aux enfers. Wierus nous apprend qu’il sait le passé et l’avenir, qu’il répond volontiers aux questions qu’on lui fait sur les choses les plus secrètes, et qu’il est facile de le faire causer sur la création, les fautes et la chute des anges, dont il connaît toute l’histoire. Mais dans ses conversations, il soutient que pour lui il a été puni injustement. Il enseigne à fond les arts libéraux, et commande quarante légions. Celui qui le fait venir doit prendre garde de s’en laisser approcher, à cause de son insupportable puanteur. C’est pourquoi il est prudent de tenir sous ses narines un anneau magique en argent, qui est un préservatif contre les odeurs fétides des démons[2]. Astaroth a figuré dans plusieurs possessions. Il est cité comme l’un des sept princes de l’enfer qui visitèrent Faust, selon la tradition anglaise ; il parut en serpent, ayant « la queue colorée comme des briques changeantes, deux petits pieds fort courts, tout jaunes, le ventre blanc et jaunâtre, le cou châtain roux, et une pointe en forme de trait, comme ceux du hérisson, qui avance de la longueur d’un doigt[3] ».

Astarté, femelle d’Astaroth. On la représente avec une tête de génisse.

Astiages, roi des Mèdes. Quand Cyrus eut vaincu l’Asie, on publia qu’Astiages, son grand-père, avait songé en dormant que dans le sein

  1. Delancre, Tableau de l’inconstance des mauvais anges, etc., liv. II, disc. i.
  2. Wierus, in Pseudomonarchia dæmon.
  3. M. François Hugo, le Faust anglais.