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grandeur. Les hommes dont le nez penche extrêmement vers la bouche ne sont jamais ni vraiment bons, ni vraiment gais, ni grands, ni nobles : leur pensée s’attache toujours aux choses de la terre ; ils sont réservés, froids, insensibles, peu communicatifs ; ils ont ordinairement l’esprit malin ; ils sont hypocondres ou mélancoliques. Les peuples tartares ont généralement le nez plat et enfoncé ; les nègres d’Afrique l’ont camard ; les Juifs, pour la plupart, aquilin ; les Anglais, cartilagineux, et rarement pointu. S’il faut en juger par les tableaux et les portraits, les beaux nez ne sont pas communs parmi les Hollandais. Chez les Italiens, au contraire, ce trait est distinctif. Enfin, il est absolument caractéristique pour les hommes célèbres de la France et de la Belgique.

 
Physiognomonie
Physiognomonie
 

Des joues charnues indiquent l’humidité du tempérament. Maigres et rétrécies, elles annoncent la sécheresse des humeurs. Le chagrin les creuse ; la rudesse et la bêtisse leur impriment des sillons grossiers ; la sagesse, l’expérience et la finesse d’esprit les entrecoupent de traces légères et doucement ondulées. Certains enfoncements, plus ou moins triangulaires, qui se remarquent quelquefois dans les joues, sont le signe infaillible de l’envie ou de la jalousie. Une joue naturellement gracieuse, agitée par un doux tressaillement qui la relève vers les yeux, est le garant d’un cœur sensible. Si, sur la joue qui sourit, on voit se former trois lignes parallèles et circulaires, comptez dans ce caractère sur un fond de folie.

L’oreille, aussi bien que les autres parties du corps humain, a sa signification déterminée ; elle n’admet pas le moindre déguisement ; elle a ses convenances et une analogie particulière avec l’individu auquel elle appartient. Quand le bout de l’oreille est dégagé, c’est un bon augure pour les facultés intellectuelles. Les oreilles larges et dépliées annoncent l’effronterie, la vanité, la faiblesse du jugement ; Les oreilles grandes et grosses marquent un homme simple, grossier, stupide. Les oreilles petites dénotent la timidité. Les oreilles trop repliées et entourées d’un bourrelet mal dessiné n’annoncent rien de bon quant à l’esprit et aux talents.

Une oreille moyenne, d’un contour bien arrondi, ni trop épaisse, ni excessivement mince,

 
Physiognomonie
Physiognomonie
 
ne se trouve guère que chez des personnes spirituelles, judicieuses, sages et distinguées.

La bouche est l’interprète de l’esprit et du cœur ; elle réunit, dans son état de repos et dans la variété infinie de ses mouvements, un monde de caractères. Elle est éloquente jusque dans son silence. On remarque un parfait rapport entre les lèvres et le naturel. Qu’elles soient fermes, qu’elles soient molles et mobiles, le caractère est toujours d’une trempe analogue. De grosses lèvres bien prononcées et bien proportionnées, qui présentent des deux côtés la ligne du milieu également, bien serpentée et facile à reproduire au dessin, de telles lèvres sont incompatibles avec la bassesse, elles répugnent aussi a la fausseté et à la méchanceté. La lèvre supérieure caractérise le goût. L’orgueil et la colère la courbent ; la finesse l’aiguise ; la bonté