Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/456

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MAR
MAR
— 448 —

comme Phœnix, Cimeriès, Andras, sont, ainsi que chez nous, un peu supérieurs aux comtes. On les évoque avec fruit (dans le sens diabolique) depuis trois heures du soir jusqu’à la chute du jour[1].

Marsay. Voy. Obereit.

Martibel (Sarena ou Séréna), sorcière du diocèse de Soissons au quinzième siècle. Des témoins déclarèrent l’avoir vue danser au sabbat avec quatre crapauds habillés, l’un sur son épaule gauche, l’autre sur son épaule droite, et les deux autres sur ses poings, où ils se tenaient comme les faucons ou les éperviers sur le poing d’un chasseur.

Martin (Saint), Un jour que saint Martin de Tours disait la messe, le diable entra dans l’église avec l’espoir de le distraire. C’est une naïve historiette de la Légende dorée ; elle est représentée dans une église de Brest. Elle parut à Grosnet un trait si joli qu’il le mit en vers. Le diable était, selon cet ancien poëte, dans un coin de l’église écrivant sur un parchemin les caquets des femmes et les propos inconvenants qu’on tenait à ses oreilles pendant les saints offices. Quand sa feuille fut remplie, comme il avait encore bien des notes à prendre, il mit le parchemin entre ses dents et le tira de toutes ses forces pour l’allonger ; mais la feuille se déchira, et la tête du diable alla frapper contre un pilier qui se trouvait derrière, lui. Saint Martin, qui se retournait alors pour le Dominus vobiscum, se mit à rire de la grimace du diable et perdit ainsi le mérite de sa messe, au jugement du moins de l’esprit malin, qui toutefois se hâta de fuir…

Martin (Marie), sorcière du bourg de la Neufville-le-Roi, en Picardie, qui fut arrêtée pour avoir fait mourir des bêtes et des hommes par sortilège ou plutôt par maléfice, car au moins ce

  1. Wierus, in Pseudomonarchia daemon.