Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/443

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MAI
MAI
— 435 —

Deux magiciens, étant venus loger dans un cabaret pour y voler, demandèrent à passer la nuit auprès du feu, ce qu’ils obtinrent. Lorsque tout le monde fut couché, la servante, qui se défiait de la mine des deux voyageurs, alla regarder par un trou de la porte pour voir ce qu’ils faisaient. Elle vit qu’ils tiraient d’un sac la main d’un corps mort, qu’ils en oignaient les doigts de je ne sais quel onguent, et les allumaient, à l’exception d’un seul qu’ils ne purent allumer, quelques efforts qu’ils fissent, et cela parce que, comme elle le comprit, il n’y avait qu’elle des

Malgré les secours qu’il reçut des Sarasins, ses alliés, il fut tué dans le combat. — Page 436.


gens de la maison qui ne dormît point ; car les autres doigts étaient allumés pour plonger dans le plus profond sommeil ceux qui étaient déjà endormis. Elle alla aussitôt à son maître pour réveiller, mais elle ne put en venir à bout, non plus que des autres personnes du logis, qu’après avoir éteint les doigts allumés, pendant que les deux voleurs commençaient à faire leur coup dans une chambre voisine. Les deux magiciens, se voyant découverts, s’enfuirent au plus vite, et on ne les trouva plus[1].

Les voleurs ne peuvent se servir de la main

  1. Delrio, Disquisitions magiques.