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LYS
MAC
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de voir à travers les murs, mais encore la vertu de produire des pierres précieuses. Pline raconte

Lynx.

sérieusement que les filets de son urine se transforment en ambre, en rubis et en escarboucles. Mais il ajoute que, par un sentiment de jalousie, cet animal avare a soin de nous dérober ces richesses en couvrant de terre ses précieuses évacuations. Sans cela nous aurions pour rien l’ambre, les rubis et les escarboucles[1].

Lysimachie, plante ainsi nommée parce que, posée sur le joug auquel les bœufs et autres animaux étaient attelés, elle avait la vertu de les empêcher de se battre.

Lysimaque, devin dont parle Démétrius de Phalère dans son livre de Socrate. Il gagnait’sa vie à interpréter des songes au moyen de certaines tables astrologiques. Il se tenait auprès du temple de Bacchus[2].


M

Ma, nom japonais de l’esprit malin ; on le donne au renard, qui cause de grands ravages au Japon, où des sectaires n’admettent qu’une espèce de démons, qui sont les âmes des méchants, lesquelles, après la mort, sont uniquement destinées à animer les renards.

Mab. C’est en Irlande la reine des fées, appelée aussi Titania.

Maberthe. On lit dans l’Histoire des possédés de Flandre, tome II, page 275, qu’il y avait, en quelque royaume de l’Europe, une jeune fille nommée Maberthe, menant une vie qui semblait céleste ; qu’elle fut reçue en pitié dans la maison du seigneur de Swert, l’an 1618. Elle se faisait passer pour sainte et se vantait que son Dieu lui parlait souvent. Mais elle refusa de conférer de ces merveilles avec un évêque, ce qui parut suspect ; et comme on disait qu’un jour le diable l’avait prise par la main et s’était promené avec elle, le seigneur de Swert insista pour qu’elle en parlât audit évêque, ce qu’enfin elle accorda. Après la conférence, qui embarrassa tout le monde sans rien éclaircir, elle s’en alla de la maison en disant : « S’ils savaient que je sais ce que je sais, ils diraient que je suis une sorcière. » On finit par découvrir de grandes abominations dans cette fille. Mais elle était effrontée ; et lorsqu’on lui parlait de se convertir, elle répondait : « J’y penserai ; il y a vingt-quatre heures au jour. » On croit qu’elle finit par être brûlée.

Mac-Allan (Fanny). Voy. Cercueil.

Mac-Alzéan (Euphémie), accusée de sorcellerie parce qu’elle était catholique. Voy. {{DIv|Jacques I[[er}}}.

Mac-Carthy. Les légendes irlandaises racontent l’histoire d’un certain Charles Mac-Carthy qui, après une jeunesse très-dissipée, mourut un jour et ressuscita au moment où on allait l’enlever pour le cimetière. Il raconta des détails curieux sur l’autre monde. Était-ce une léthargie avec rêve ou une grâce spéciale ? C’est ce que nous ne décidons pas.

Mac-Donald (Archibald), voyant célèbre. Il voyait à dix lieues un homme qui passait, et le décrivait avec toutes les singularités qui pouvaient le faire reconnaître[3].

Macha-Halla ou Messa-Hala, astrologue arabe du huitième siècle de notre ère. On a de lui plusieurs ouvrages dont on trouve la liste dans Casiri. Les principaux ont été traduits en latin : 1o Un Traité des éléments et des choses célestes ; 2o un autre, De la révolution des années du monde ; 3o un troisième, De la signification des planètes pour les nativités, Nuremberg, 1549. La bibliothèque Bodléienne a parmi ses manuscrits une traduction hébraïque de ses Problèmes astrologigues, faite par Aben-Ezra.

Machines. Des savants ont produit par la mécanique des machines compliquées où de bonnes gens ont vu de la magie, parce qu’ils ne savaient pas. Voy. Albert le Grand.

Descartes avait fait, dit-on, avec beaucoup d’industrie, une machine automate pour prouver démonstrativement que les bêtes n’ont point d’âme, et que ce ne sont que des machines bien composées qui se remuent à l’occasion des corps étrangers qui les frappent et leur communiquent une partie de leur mouvement. Ce philosophe ayant mis cette machine sur un vaisseau, le capitaine eut la curiosité d’ouvrir la caisse dans laquelle elle était enfermée ; surpris des mouvements qu’il remarqua dans cette machine, qui agissait comme si elle eût été animée, il la jeta

  1. M. Salgues, Des erreurs, etc., t. II, p. 4 05.
  2. Plutarque, Vie d’Aristote, § 66.
  3. Cité, à propos de la seconde vue, dans le t. III de la Mystique de Görres.