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Que le sorcier ou la sorcière soit anathème, et nous saufs !…

Anatolius, philosophe platonicien, maître de Jamblique, et auteur d’un traité Des sympathies et des antipathies, dont Fabricius a conservé quelques fragments dans sa Bibliothèque grecque.

Anaxilas, philosophe pythagoricien qui vivait sous Auguste. On, l’accusa de magie, parce qu’il faisait de mauvaises expériences de physique, et Auguste le bannit. Il fut l’inventeur du flambeau infernal, qui consiste à brûler du soufre dans un lieu privé de lumière, ce qui rend les assistants fort laids.

Andaine, fée suzeraine ou reine, qui chassait avec sa suite dans les bois du château de Rasnes, et qui en épousa le seigneur[1].

Anderson (Alexandre). Voy. Vampires, à la fin de l’article.

Andrade, médecin qui eut des révélations en 853. Elles sont peu curieuses ; cependant Duchesne les a recueillies dans sa collection des historiens français[2].

Andras, grand marquis aux enfers. On le voit avec le corps d’un ange, la tête d’un chat-huant, à cheval sur un loup noir et portant à la main un sabre pointu. Il apprend à ceux qu’il favorise à tuer leurs ennemis, maîtres et serviteurs ; c’est lui qui élève les discordes et les querelles ; il commande trente légions.

 
Andras
Andras
 

André (Tobie), auteur d’un livre Sur le pouvoir des mauvais anges, rare et peu recherché[3].

Andreæ (Jean-Valentin), luthérien, né dans le duché de Wurtemberg en 1596, mort en 1654. Ses connaissances confuses, son activité mal réglée, les mystérieuses allusions qui se remarquent dans ses premiers ouvrages, l’ont fait regarder comme le fondateur du fameux ordre des Rose-Croix. Plusieurs écrivains allemands lui attribuent au moins la réorganisation de cet ordre secret, affilié depuis à celui des Francs-Maçons, qui révèrent encore la mémoire d’Andreæ. — Ses ouvrages, au nombre de cent, prêchent généralement la nécessité des sociétés secrètes, surtout la République Christianopolitaine, la Tour de Babel, le Chaos des jugements portés sur la fraternité de la Rose-Croix, l’idée d’une société chrétienne, la Réforme générale du monde, et les Noces chimiques de Chrétien Rosencreutz. — On attribue, à Andreæ des voyages merveilleux, une existence pleine de mystère, et des prodiges qu’on à copiés récemment en grande partie dans la peinture qu’on nous a faite des tours de passe-passe de Cagliostro.

Andriague, animal fabuleux, espèce de cheval ou de griffon ailé, que les romans de chevalerie donnent quelquefois aux magiciens, qu’ils prêtent même à leurs héros, et qu’on retrouve aussi dans des contes de fées.

Androalphus, puissant démon, marquis de l’empire infernal ; il se montre sous la figure d’un paon à la voix grave. Quand il paraît avec la forme humaine, on peut le contraindre à donner des leçons de géométrie. Il est astronome, et il enseigne de plus à ergoter habilement. Il donne aux hommes des figures d’oiseaux ; ce qui permet à ceux qui commercént avec lui d’éviter la griffe des juges. Trente légions sont sous ses ordres[4].

Androgina. Bodin et Delancre content[5] qu’en 1536, à Casale, en Piémont, on remarqua qu’une sorcière, nommée Androgina, entrait dans les maisons, et que bientôt après on y mourait. Elle fut prise et livrée aux juges ; elle confessa que quarante sorcières avaient composé avec elle le maléfice. C’était un onguent dont elles allaient graisser les loquets des portes; ceux qui touchaient ces loquets mouraient en peu de jours. — « La même chose advint à Genève en 1563, ajoute Delancre, si bien qu’elles y mirent la peste, qui dura plus de sept ans. Cent soixante-dix sorcières avaient été exécutées à Rome pour cas semblable, sous le consulat de Claudius Marcellus et de Valerius Flaccus : mais la sorcellerie n’étant pas encore bien reconnue, on les prenait simplement alors pour ce qu’elles étaient : des empoisonneuses… »

Androïdes, automates à figure humaine. — Voy. Albert le Grand.

Âne. Les Égyptiens traçaient son image sur les gâteaux qu’ils offraient à Typhon, dieu du

  1. Voyez sa légende dans les Légendes des esprits et démons.
  2. Excerpta libri revelationum Andradi medici, anno 853, tomo II, Scriptorum And. Duchesne.
  3. Tobiæ Andreæ Exercitationes philosophicæ de angelorum malorum potentia in corpora, in-12 ; Amstel., 1691.
  4. Wierus, in Pseudomon. dæmon.
  5. Démonomanie, liv. IV, ch. iv. Tableau de l’inconstance, etc., liv. II, disc. iv.