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ALR
AMA
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Alrinach, démon de l’Occident, que les démonographes font présider aux tempêtes, aux tremblements de terre, aux pluies, à la grêle, etc. C’est souvent lui qui submerge les navires. Lorsqu’il se rend visible, il paraît sous les traits et les habits d’une femme.

 
Alphonse X.
Alphonse X.
Alphonse X.
 

Alrunes, démons succubes ou sorcières qui furent mères des Huns. Elles prenaient toutes séries de formes, mais ne pouvaient changer de sexe. Chez les Scandinaves, on appelait alrunes des sortes de fétiches nommés ailleurs Mandragores. Voy. ce mot.

Alruy (David), imposteur juif qui, en 1199, se prétendant de la race de David, se vanta d’être le Messie destiné à ramener les Juifs dans Jérusalem. Le roi de Perse le fit mettre en prison ; mais on voit dans Benjamin de Tudèle, qui le cite, qu’il s’échappa en se rendant invisible. Il ne daigna se remontrer qu’aux bords de la mer. Là, il étendit son écharpe sur l’eau, planta ses pieds dessus et passa la mer avec une légèreté incroyable, sans que ceux qu’on envoya avec des bateaux à sa poursuite le pussent arrêter. — Cela le mit en vogue comme grand magicien. Mais enfin le scheik Aladin, prince turc, sujet du roi de Perse, fit tant à force d’argent, avec le beau-père de David Alruy ou Alroy, lequel beau-père était peu délicat, que le prétendu Messie fut poignardé dans son lit. « C’est toujours la fin de telles gens, dit Leloyer ; et les magiciens juifs n’en ont pas meilleur marché que les autres magiciens, quoi que leur persuadent leurs talmudistes, qu’ils sont obéis de l’esprit malin. Car c’est encore une menterie du Talmud des Juifs, qu’il n’est rien de difficile aux sages, maîtres et savants en leurs lois, que les esprits d’enfer et célestes leur cèdent, et que Dieu même (ô blasphème !) ne leur peut résister[1]… » — Ce magicien est appelé encore dans de vieux récits Alogricus. Il est enterré dans une île mystérieuse de l’Inde[2].

Altangatufun, idole dès Kalmouks, qui avait le corps et la tête d’un serpent, avec quatre pieds de lézard. Celui qui porte avec vénération son image est invulnérable dans les combats. Pour en faire l’épreuve, un khan lit suspendre cette idole attachée à un livre, et l’exposa aux coups dès plus habiles archers ; leurs traits ne purent atteindre le livre, qu’ils percèrent au contraire dès que l’idole en fut détachée. C’est là une légende de Cosaques.

Alveromancie ou Aleuromancie. Voy. ce mot.

Amadeus, visionnaire qui crut connaître par révélation deux psaumes d’Adam : le premier, composé en transport de joie à la création de la femme ; le second, en triste dialogue avec Ève après la chute[3].

Amaimon. Voy. Amoymon.

Amalaric, roi d’Espagne, qui épousa la princesse

 
Amalaric
Amalaric
 
Clotilde, sœur du roi des Francs Childebert. La pieuse reine, n’approuvant pas les excès
  1. Leloyer, Discours des spectres, liv. IV, ch. iv.
  2. Voyez Corbeau. L’histoire d’Alruy est plus étendue dans les Légendes de l’Ancien Testament.
  3. Ces deux psaumes sont imprimés dans le Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti de Fabricius.