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Alexandre III, roi d’Écosse. Il épousa en 1285 Yolette, fille du comte de Dreux. Le soir de la solennité du mariage, on vit entrer à la fin du bal dans la salle où la cour était assemblée un spectre décharné qui se mit à danser, suivi d’une ombre voilée. Les gambades du

 
Alexandre III
Alexandre III
 
spectre troublèrent les assistants ; les fêtes furent suspendues, et des habiles déclarèrent que cette apparition annonçait la mort prochaine du roi. En effet, la même année, dans une partie de chasse, Alexandre, montant, un cheval mal dressé, fut jeté hors de selle et mourut de la chute[1].

Alexandre VI, élu pape en 1492 ; pontife qui a été jugé sur un misérable pamphlet laissé par un chanoine laïque, son ennemi[2]. Quelques sots écrivains affirment qu’il avait à ses ordres un démon familier, qui passa ensuite aux ordres de César Borgia.

Alfader, dieu très-important dans la théogonie Scandinave. Avant de créer le ciel et la terre, il était prince des géants. Les âmes, des bons doivent vivre avec lui dans le Simle ou le Wingolff ; mais les méchants passent aux mains d’Héla, qui les envoie au Niflheim, la région des nuages inférieurs au neuvième monde. L’Edda lui donne divers noms : Nikar (le sourcilleux), Svidrer (l’exterminateur), Svider (l’incendiaire), Oske (celui qui choisit les morts), etc. — Le nom d’Alfader a été donné aussi à Odin.

Alfares, génies Scandinaves. Les bons sont appelés lios ou lumineux, les méchants docks ou noirs.

Alfridarie, espèce de science qui tient de l’astrologie et qui attribue successivement quelque influence sur la vie aux diverses planètes, chacune régnant à son tour un certain nombre d’années. Voy. Planètes.

Alfs, demi-lutins en Angleterre et dans le Nord. — Voy. Elfes.

Algol. Des astrologues arabes ont donné ce nom au diable.

Aliorumnas, sorcières qui, bannies par Fé-

 
Aliorumnas
Aliorumnas
 
limer, roi des Goths, avaient dans les déserts contracté des mariages avec les démons et furent mères des Huns, des Avares et des Hongrois.

Alice de Télieux, nonne du monastère de Saint-Pierre de Lyon, qui s’échappa de son couvent, au commencement du seizième siècle, en un temps où cette maison avait besoin de réforme, mena mauvaise vie et mourut misérablement, toutefois dans le repentir. Son âme revint après sa mort et se manifesta à la manière de ce qu’on appelle aujourd’hui les esprits frappeurs. Cette histoire a été écrite par Adrien de Montalembert, aumônier de François Ier[3].

Alkalalaï, cris d’allégresse des Kamtschadales ; ils le répètent trois fois à la fêté des balais, en l’honneur de leurs trois grands dieux, Filiat-Chout-Chi, le père ; Touïta, son fils, et Gaëlch, son petit-fils. La fête des balais consiste, chez ces peuples sales, à balayer avec du bouleau le foyer de leurs cabanes.

Aliette. Voy. Etteila.

Allan-Kardec. Voy. Kardec.

Alléluia, mot hébreu qui signifie louange à Dieu. Les bonnes gens disent encore dans plusieurs provinces qu’on fait pleurer la sainte Vierge lorsqu’on chante alléluia pendant le carême[4].

Il y avait à Chartres une singulière coutume.

  1. Hector de Boèce, in Annalibus Scot.
  2. Voyez son histoire, par M. l’abbé Jorry.
  3. La merveilleuse histoire de l’esprit qui depuis naguère s’est apparu au monastère des religieuses de Saint-Pierre de Lyon, etc., par Adrien de Montalembert, aumônier du roi François Ier. Paris, 1528, petit in-8o  gothique. Voyez cette légende résumée dans les Légendes de l’autre monde.
  4. Thiers, Traité des superstitions.