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démon obsesseur qui ne réussit pas ; car les habitants de la maison se conduisirent en chrétiens, ce qui suffit souvent[1].

Driff, nom donné à la pierre de Buttler, à laquelle on attribuait la propriété d’attirer le venin ; elle était, dit-on, composée de mousse formée sur des têtes de mort, de sel marin, de vitriol cuivreux empâté avec de la colle de poisson. On a poussé le merveilleux jusqu’à prétendre qu’il suffisait de toucher cette pierre du bout de la langue pour être guéri des maladies les plus redoutables. Van Helmont en fait de grands éloges.

Drolles. Les drolles sont des démons ou lutins qui, dans certains pays du Nord, prennent soin de panser les chevaux, font tout ce qu’on leur commande et avertissent des dangers. Voy. Farfadets, Bérith, Kobold, etc.

Drouva, roi de l’Hindoustan, qui régna vingt-six mille ans, on ne sait où, et qui laissa trois

 
Drouva
Drouva
 
enfants : Karpagatarou, Kouraga et Kourkala ; ce qui est peu pour une si longue vie.

Drows. C’est le nom qu’on donne aux duergars dans les îles Orcades.

Drude (la), cauchemar femelle qui, en forme d’une vieille furie, paraît serrer la gorge d’une personne endormie. Pline l’appelle Malum dæmoniacum.

Druides, prêtres des Gaulois. Ils enseignaient la sagesse et la morale aux principaux personnages de la nation. Ils disaient que les âmes circulaient éternellement de ce monde-ci dans l’autre ; c’est-à-dire que ce qu’on appelle la mort est l’entrée dans l’autre monde, et ce qu’on appelle la vie en est la sortie pour revenir dans ce monde-ci[2].

Les druides d’Autun attribuaient une grande vertu à l’œuf de serpent ; ils avaient pour armoiries dans leurs bannières : d’azur à la couchée de serpents d’argent, surmontée d’un gui de chêne garni de ses glands de sinople. Le chef des druides avait une clef pour symbole[3].

Druidesses. Dans la petite île de Sena, aujourd’hui Sein, vis-à-vis la côte de Quimper, il y avait un collège de druidesses que les Gaulois appellent Senes (prophétesses). Elles étaient au nombre de neuf, gardaient une perpétuelle virginité, rendaient des oracles et avaient le pouvoir de retenir les vents et d’exciter les tempêtes ; elles pouvaient aussi prendre la forme de toute espèce d’animaux, guérir les maladies les plus invétérées et prédire l’avenir. Elles exerçaient un sacerdoce. Il y avait d’autres druidesses qui se mariaient ; mais elles ne sortaient qu’une fois dans l’année, et ne passaient qu’un seul jour avec leurs maris[4]. Voy. aussi Dioclétien, Velléda, etc.

 
Druide
Druide
Druide.
 

Druses, peuplade féroce qui habite le Liban. Elle adore un veau et n’est ni chrétienne ni musulmane.

Drusus. Chargé par l’empereur Auguste du commandement de l’armée romaine qui faisait la guerre en Allemagne, Drusus se préparait à passer l’Elbe, après avoir déjà remporté plusieurs victoires, lorsqu’une femme majestueuse lui apparut et lui dit : — « Où cours-tu si vite, Drusus ? Ne seras-tu jamais las de vaincre ? Apprends que tes jours touchent à leur terme… » Drusus troublé tourna bride, fit sonner la retraite et mourut au bord du Rhin. On vit en même temps deux chevaliers inconnus qui faisaient caracoler leurs chevaux autour des tranchées du camp romain, et on entendit aux environs des plaintes et des gémissements de femmes[5] ; ce qui n’est pas merveille dans une déroute.

Drutes. Les drutes sont des sorcières qui suivent Holda avec leurs quenouilles. Voy. Holda.

  1. Delrio, Disquisit., lib. VI, cap. ii.
  2. Diodore de Sicile.
  3. Saint-Foix, Essais, etc., t. II.
  4. Saint-Foix, Essais sur Paris, t. III, p. 384.
  5. Dion Cassius.