Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
COM
COM
— 179 —

quence il y entra ; l’issue fut scellée sur-le-champ. Les Japonais le croient encore vivant. »

Combourg. « Les gens étaient persuadés (au sombre château de Combourg, en Bretagne) qu’un certain comte de Combourg, à jambe de bois, mort depuis trois siècles, apparaissait à certaines époques, et qu’on l’avait rencontré dans l’escalier de la tourelle. Sa jambe de bois se promenait aussi quelquefois, seule, avec un chat noir[1]. »

Comédiens. « Il serait bon, comme dit Boguet, de chasser nos comédiens et nos jongleurs, attendu qu’ils sont pour la plupart sorciers et magiciens, n’ayant d’autre but que de vider nos bourses et de nous débaucher. » Boguet n’est pas tout à fait dans son tort.

Comenius (Jean-Amos), philologue du dix-septième siècle. Il a laissé la Lumière dans les ténèbres, Hollande, 1657, in-4o ; idem, augmentée de nouveaux rayons, 1665, 2 vol. in-4o, fig. C’est une traduction latine des prétendues prophéties et visions de Kotter, de Dabricius et de Christine Poniatowska, habiles gens que nous ne connaissons point.

Comètes. On a toujours vu dans les comètes les signes avant-coureurs des plus tristes calamités. Une comète parut quand Xerxès vint en


Europe avec dix-huit cent mille hommes (nous ne les avons pas comptés) ; elle prédisait la défaite de Salamine. Il en parut une avant la guerre du Péloponnèse ; une avant la défaite des Athéniens en Sicile ; une avant la victoire que les Thébains remportèrent sur les Lacédémoniens ; une quand Philippe vainquit les Athéniens ; une avant la prise de Carthage par Scipion ; une avant la guerre civile de César et de Pompée ; une à la mort de César ; une à la prise de Jérusalem par Titus ; une avant la dispersion de l’empire romain par les Goths ; une avant l’invasion de Mahomet, etc. ; une enfin avant la chute du premier Empire.

Tous les peuples regardent également les comètes comme un mauvais présage ; cependant, si le présage est funeste pour les uns, il est heureux pour les autres, puisque en accablant ceux-ci d’une grande défaite, il donne à ceux-là une grande victoire.

Cardan explique ainsi les causes de l’influence des comètes sur l’économie du globe. « Elles rendent l’air plus subtil et moins dense, dit-il, en l’échauffant plus qu’à l’ordinaire : les personnes qui vivent au sein de la mollesse, qui ne donnent aucun exercice à leur corps, qui se nourrissent trop délicatement, qui sont d’une santé faible, d’un âge avancé et d’un sommeil peu tranquille, souffrent dans un air moins animé et meurent souvent par excès de faiblesse. Cela arrive plutôt aux princes qu’à d’autres, à cause du genre de vie qu’ils mènent ; et il suffit que la superstition ou l’ignorance aient attaché aux comètes un pouvoir funeste pour qu’on remarque, quand elles paraissent, des accidents qui eussent été fort naturels en tout autre temps. — On ne devrait pas non plus s’étonner de voir à leur suite la sécheresse et la peste, puisqu’elles dessèchent l’air et ne lui laissent pas la force d’empêcher les exhalaisons pestiférées. Enfin les comètes produisent les séditions et les guerres en échauffant le cœur de l’homme et en changeant les humeurs en bile noire. » On a dit de Cardan qu’il avait deux âmes, l’une qui disait des choses raisonnables, l’autre qui ne savait que déraisonner. ^Après avoir parlé comme on vient de voir, l’astrologue retombe dans ses visions. Quand une comète paraît auprès de Saturne, dit-il, elle présage la peste, la mort des souverains pontifes et les révolutions dans les gouvernements ; auprès de Mars, les guerres ; auprès du soleil, de grandes calamités sur tout le globe ; auprès de la lune, des inondations et quelquefois des sécheresses ; auprès de Vénus, la mort des princes et des nobles ; auprès de Mercure, divers malheurs en fort grand nombre.

Wiston a fait de grands calculs algébriques pour démontrer que les eaux extraordinaires du déluge furent amenées par une comète, et que quand Dieu décidera la fin du monde, ce sera une comète qui le brûlera…

Comiers (Claude), docteur en théologie, mort en 1693. Il est auteur d’un Traité de prophéties, vaticinations, prédictions et prognostications. Il a écrit aussi sur la baguette divinatoire et sur les sibylles.

Communisme, doctrine qui nie le péché originel, et par conséquent les démons ; qui déclare, d’après Jean-Jacques Rousseau, l’homme né parfait ; qui met tout en commun, qui donne à l’homme et à la femme tous les droits. C’est le résumé d’une foule d’hérésies et le procédé le plus sûr pour ramener l’homme à l’état sauvage. Les apotactiles, les bézards, les vaudois, les hussites et une foule d’autres sectes ont prêché cette doctrine sans pouvoir l’établir.

Compitales, fêtes des dieux lares ou lutins du foyer, chez les anciens Romains. On leur sacrifiait, dans l’origine, des enfants, auxquels Brutus substitua des têtes de pavots.

Comtes de l’enfer, démons d’un ordre supérieur dans la hiérarchie infernale, et qui com-

  1. Chateaubriand, Mémoires, tome Ier.