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main lorsqu’il revenait d’une exécution de mort[1]. On disait autrefois à Paris qu’il était dangereux de se jouer avec le bourreau, peut-être à cause de ce fait : Un soir du dernier siècle, le marquis de Lally, revenant d’un petit souper, s’avisa de vouloir s’introduire, avec deux de ses amis, dans

Bourignon. — Elle se mit à précher.


une maison où l’on dansait. C’était la maison du bourreau ; et le bourreau, lui-même, leur ouvrit la porte en se faisant connaître. Vingt ans après, le marquis de Lally mourait de la main de ce bourreau.

Bourreau.

Bourru. Les Parisiens faisaient autrefois beaucoup de contes sur un fantôme imaginaire qu’ils appelaient le moine bourru. Ils en effrayaient les enfants. Croque-mitaine lui a succédé.

Boury, agent de sorcellerie. Voy. Flaque.

Bousanthropie, maladie d’esprit qui frappait certains visionnaires, et leur persuadait qu’ils étaient changés en bœufs. Mais les bousanthropes sont bien moins communs que les loups-garous ou lycanthropes dans les annales des égarements de l’esprit humain.

Bouton de bachelier. Les jeunes paysans anglais prétendaient autrefois savoir d’avance quels seraient leurs succès auprès des jeunes filles qu’ils voulaient rechercher en mariage, en portant dans leur poche une plante nommée bouton de bachelier, de l’espèce des lychnis, et dont la fleur ressemble à un bouton d’habit. Ils jugeaient s’il fallait espérer ou désespérer, selon que ces boutons s’épanouissaient ou non[2].

Boville ou Bovelles, Bovillus (Charles de),

  1. Thiers, Traité des superstitions, t. 1, p. 443.
  2. Smith, Notes aux joyeuses commères de Shakspeare, acte III.