Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

élévation au pouvoir, comme il l’expose dans son Testament politique : « Lorsque Votre Majesté se résolut à me donner en même temps l’entrée de ses Conseils et grande part de sa confiance, je lui promis d’occuper toute mon industrie et toute l’autorité qu’il lui plaisait de me donner, pour ruiner le parti huguenot, rabaisser l’orgueil des grands et relever son nom dans les puissances étrangères au point où il devait être. »

Les deux premiers points étaient la condition du troisième et l’on peut dire qu’ils donnèrent au ministre infiniment plus de souci.

Aussitôt entré au Conseil, le cardinal y prit une place prépondérante. Depuis son premier et si court passage au pouvoir de novembre 1616 à avril 1617, il avait consacré six années à l’étude des problèmes diplomatiques et des moyens de mener à bien les réformes qu’il souhaitait d’entreprendre. Aussi, dès les premières séances auxquelles il assista, donna-t-il à ses interlocuteurs, et surtout à Louis XIII, une impression de clarté, de force, de maîtrise que celui-ci n’avait trouvée jusque-là chez aucun autre. Sa confiance en fut fixée pour longtemps.

Richelieu en avait besoin, car, dès le premier moment, il eut à lutter contre l’opposition sourde, tenace et féroce de tous ceux qui se sen-